Les pics de températures pourraient également affecter le fonctionnement des centrales nucléaires. Et ce à plus d’un titre… En cause : le refroidissement.
Des réacteurs refroidis grâce à l’eau des rivières
C’est une conséquence inattendue du réchauffement climatique : les périodes de canicule pourraient influer sur l’activité des centrales nucléaires. Une question critique dans un pays comme la France, où la part de nucléaire dans le mix énergétique est des plus importantes. Déjà, du fait des fortes hausses de températures, la consommation augmente considérablement en raison de l’usage intensif de ventilateurs et de climatiseurs. Mais la canicule peut aussi constituer un véritable risque de sécurité pour les centrales nucléaires françaises, même si la consommation durant l’été est deux fois moins importante qu’en hiver(1).
Au-delà de la vague de chaleur de ce début d’été 2019, l’an passé déjà, la hausse de températures avait obligé EDF à moduler voire, carrément interrompre, la production de ses réacteurs nucléaires de Bugey, Saint-Alban et Fessenheim pour cause de surchauffe du Rhône et du Grand Canal d’Alsace.
Quel rapport ? Les réacteurs sont refroidis grâce à l’eau des rivières. Une eau prélevée puis rejetée ensuite dans les cours d’eau. Mais il faut aussi, afin de limiter les dégâts sur la faune et la flore environnantes, limiter l’échauffement engendré par ces rejets d’eau.
La baisse annoncée du débit des cours d’eau
Cet été, durant la période de canicule que la France vient de connaître, EDF n’a pas encore eu besoin de ralentir son activité. Mais l’été ne fait que commencer. Et au-delà de l’encadrement des rejets en rivières par des limites réglementaires de températures de l’eau en aval, c’est le débit futur des cours d’eau qui pose question : avec le réchauffement climatique, le débit moyen des cours d’eau devrait diminuer, de 10 % à 40 % à l’horizon 2050-2070, selon les estimations du ministère de la Transition énergétique.
Du coup, se poseront des contraintes de sûreté lorsque fleuves et rivières atteindront un niveau et un débit trop faibles. Plus encore après un hiver déficitaire en pluie. Au-delà de la montée en puissance des énergies renouvelables, EDF doit aussi réfléchir à faire progresser le refroidissement par air, entre batteries froides et systèmes de ventilation.
Mais si les groupes électrogènes (ou « diesels ») de secours ne fonctionnent pas en cas de fortes températures extérieures, alors…
Illustration bannière : Une centrale nucléaire en Belgique -©r.classen
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