Selon cette étude de Charlie Rolsky et Varun Kelkar publiée dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health, 75 % des particules d’alcool polyvinylique échappent au traitement dans les stations d’épuration et sont déversées telles quelles dans les cours d’eau.
L’alcool polyvinylique, un redoutable polluant aux impacts désastreux
Si vous avez l’habitude d’acheter de la lessive en capsules, il est temps de revoir vos préférences de consommateur. Bien que pratiques d’utilisation, elles représentent un danger pour l’environnement. Selon une étude de Charlie Rolsky de Plastic Oceans International et de Varun Kelkar de l’Université d’Arizona, après la dissolution de ces capsules en alcool polyvinylique, seuls 25 % sont traités avec succès dans les stations d’épuration(1).
Le reste (75 %) échappe au traitement et quitte les stations d’épuration tel quel. Compte tenu de la quantité de capsules de lessive achetées aux États-Unis tous les ans et des capacités de traitement des stations d’épuration, les deux chercheurs concluent que ce sont 8.000 tonnes d’alcool polyvinylique qui entrent dans l’environnement tous les ans, rien qu’aux États-Unis.
Cela est préjudiciable pour l’environnement dans la mesure où les particules d’alcool polyvinylique sont capables d’emmagasiner des métaux lourds, des antibiotiques et du CO2. En se dissipant dans l’environnement, elles peuvent ainsi altérer les niveaux de CO2 au sein des écosystèmes. L’éthylène, qui entre dans la composition de l’alcool polyvinylique, peut à son tour avoir un impact sur les récoltes. En tant qu’hormone, il a un impact sur divers processus lors de la croissance des cultures.
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Enfin, l’alcool polyvinylique est un agent moussant, à ce titre, il empêche l’échange d’oxygène entre les environnements aquatiques et l’air ambiant, ce qui porte préjudice à la flore et la faune de ces écosystèmes.
Des particules d’alcool polyvinylique finissent même dans les champs
Il convient toutefois de relativiser : toutes ces particules d’alcool polyvinylique ne finissent pas dans les cours d’eau. Les deux chercheurs estiment que 65 % d’entre elles environ restent au sein des boues d’épuration, qui sont soit enterrées, soit incinérées, soit utilisées comme fertilisants.
Au jour des résultats obtenus, les deux chercheurs estiment abusif l’emploi du terme « biodégradable », souvent mis en avant par les fabricants de ces lessives. « Soluble ne veut pas dire biodégradable. Nous devons étudier le devenir ultime des divers matériaux avant de les déclarer biodégradables », a déclaré Charlie Rolsky sur son Twitter.
Seuls 25 % du BVA sont traités dans les stations d’épuration conventionnelles – 75 % sont relâchés intacts
Lessive en capsule = plastique
Les deux auteurs recommandent de mener des recherches sur les matériaux alternatifs à l’alcool polyvinylique afin, à terme, de le remplacer par un matériau plus respectueux de l’environnement.
Illustration bannière : Lessive en capsule – © New Africa
A lire absolument
Merci pour cet article, qui présente un bel exemple de greenwashing. Les capsules de lessive ne sont en aucun cas écologiques, tout comme la plupart des lessives liquides avec un label vert. Au lieu de perdre du temps à chercher une lessive industrielle respectueuse de l’environnement, pourquoi ne pas simplement produire sa propre lessive liquide? C’est vraiment l’un des produits les plus simples à faire, et le moins coûteux en temps et en argent. La méthode la plus simple et accessible est celle au savon de marseille, qui nécessite simplement d’avoir des barres de savon, de les râper, le faire bouillir et y ajouter d’autres ingrédients tel que la bicarbonate de soude. Il existe une multitude de recettes à essayer sur internet… Pas besoin de faire compliqué en achetant de la cendre de bois, vous pouvez utiliser des ingrédients disponibles dans la plupart des magasins près de chez vous.