L’eau salée reste une énergie potentielle encore inexploitée. Selon des chercheurs, elle pourrait notamment servir comme carburant aux bateaux dans un futur proche.
L’eau de mer comme carburant
Le mazout utilisé actuellement pour faire fonctionner les milliers de porte-conteneurs qui traversent quotidiennement les mers et océans s’avère très polluant. À l’image des hydrocarbures déversés dans la mer après un accident, comme cela s’est produit avec le vraquier MV Wakashio qui a heurté un récif près de l’île Maurice en juillet dernier. 800 tonnes se sont retrouvées dans la mer et 2.000 tonnes ont été pompées afin d’éviter le pire, mais deux sites naturels protégés pourraient tout de même être affectés.
Dans cette nouvelle étude publiée dans Energy & Environmental Science, on retrouve une idée déjà amenée six ans plus tôt. Celle d’utiliser l’eau de mer comme carburant(1). Pour les scientifiques, si un bateau est capable de générer autant d’énergie qu’il en a besoin pour fonctionner grâce à l’eau de mer, il a alors une source d’énergie quasi illimitée à sa portée.
Comment transformer l’eau en carburant ?
Les scientifiques utilisent un procédé appelé « conversion catalytique inversée ». « Il s’agit d’extraire le dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’eau et de le transformer en monoxyde de carbone (CO), qui peut à son tour être converti en hydrocarbure, » explique plus en détails le site Korii(2).
Pour réaliser cette transformation, un catalyseur composé de carbure de molybdène est nécessaire car il est capable de résister aux températures élevées. Les chercheurs indiquent dans leur étude : « la conversion du CO2 en produits chimiques et carburants à valeur ajoutée est une voie potentiellement précieuse pour le stockage des énergies renouvelables et une future économie neutre en CO2 ».
Une nouvelle énergie propre, illimitée et peu coûteuse
Les scientifiques testeront prochainement ce procédé dans des conditions réelles. Utiliser l’eau de mer comme carburant permettrait à l’avenir de réduire considérablement la pollution entraînée par les navires de commerce ou encore les navires de croisière, et les gaz à effet de serre qui en découlent.
Le fioul est riche en soufre dont les particules fines sont répandues sans parler des marées noires et dégazages réalisés par certains bateaux. Sans compter les répercussions sur le milieu marin de plus en plus fragilisé.
Le transport maritime a des répercussions non négligeables sur l’environnement. Ce sont à la fois l’air et l’eau des mers et des océans qui se retrouvent pollués. L’OMI (Organisation Maritime Internationale) indique que les émissions de dioxyde de carbone générées par le transport maritime représentaient 2,2 % des émissions mondiales dues à l’activité humaine en 2012. Sans changement, ces émissions pourraient croître de 50 à 250 % d’ici 2050.