Une pomme croquante, une pêche juteuse, une poire fondante… Pour la plupart d’entre nous, ces mots évoquent des plaisirs simples et sains. Pourtant, chez certaines personnes, ces mots provoquent une réaction totalement différente. Une peur qui s’appelle la carpophobie.
La peur des fruits
« Pour rester en bonne santé, il faut manger cinq fruits et légumes par jour ». Telle est la devise que nous répètent les nutritionnistes et experts en santé publique. Les fruits sont, en effet, riches en vitamines, fibres et minéraux. Ils favorisent une bonne digestion, renforcent le système immunitaire, aident à maintenir un poids sain et à prévenir de nombreuses maladies, dont les maladies cardiovasculaires et certains cancers. Mais pour certaines personnes, les fruits sont loin d’être des amis. Pour elles, le simple contact avec les fruits déclenche une réaction émotionnelle disproportionnée : la carpophobie.
Terme dérivé de deux mots grecs – karpos qui signifie « fruit » et phobos qui signifie « peur » – la carpophobie se définit donc comme une peur irrationnelle et intense des fruits. Une phobie peu courante mais qui peut avoir un impact majeur sur la qualité de vie des personnes qui en souffrent.
Symptômes et impact de la carpophobie
Comme toute autre phobie, la carpophobie entraîne un certain nombre de symptômes d’angoisse chez la personne qui en souffre. Ces symptômes peuvent comprendre des palpitations cardiaques, des sueurs froides, des tremblements, une sensation d’étouffement, des nausées ou des étourdissements à la vue, à la pensée ou à la proximité d’un fruit. Il est également courant pour ces personnes d’éprouver un sentiment d’horreur ou de panique, accompagné d’un désir intense d’échapper à la situation.
Au-delà de ces symptômes physiques et psychologiques, la carpophobie peut avoir des conséquences sérieuses sur la vie sociale de ceux qui en souffrent. Ils peuvent ressentir le besoin d’éviter les repas en groupe, les sorties au marché, voire certains types de restaurants. Ils peuvent également ressentir de l’embarras ou de la honte, ce qui peut conduire à l’isolement. Par ailleurs, l’évitement constant des fruits peut aussi entraîner des carences nutritionnelles ainsi que des maladies comme le scorbut.
Surmonter la carpophobie
Bonne nouvelle est que la carpophobie, comme beaucoup d’autres phobies, peut être traitée avec succès. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est souvent très efficace. Elle vise à modifier les pensées, les croyances et les comportements qui sont à l’origine de la peur. Elle peut comprendre des techniques comme l’exposition graduelle, où la personne est lentement et systématiquement exposée à l’objet de sa peur dans un environnement sûr et contrôlé, jusqu’à ce qu’elle puisse tolérer la présence de fruits sans anxiété.
En outre, des techniques de relaxation comme la respiration profonde, la méditation ou le yoga peuvent aider à gérer les symptômes de l’angoisse. Un soutien psychologique est également essentiel pour aider la personne à surmonter sa peur et à retrouver une vie normale.
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