Il y a mille et une manières différentes de voir le monde, depuis que l’on sait que la Terre est ronde et que les géographes s’épuisent à tenter d’imaginer les planisphères les plus fidèles possibles.
Mais la carte du monde imaginée par Nikhil Sharma n’a plus grand chose à voir avec Mercator ou Peters. Le laboratoire Descartes pour lequel il travaille a publié un planisphère sur lequel la pollution au dioxyde d’azote est reportée(2). Pollution mesurée pendant deux mois, en l’occurrence août et septembre 2018, afin de corriger les éventuels effets d’émissions accidentelles, si l’on ne retenait que les statistiques d’une seule journée.
Bien sûr, Europe et Amérique polluent
Le résultat est édifiant. Bien entendu, l’Amérique du Nord et l’Europe sont de gros contributeurs en dioxyde d’azote (NO2). On voit même se dessiner vaguement certains axes de communication ou encore, les grosses conurbations.
Mais ce que cette carte du monde inédite révèle aussi, c’est le poids colossal qu’occupe l’Asie et en particulier la Chine, ainsi que l’Afrique, en matière de pollution provoquée par des carburants fossiles, quels qu’ils soient.
L’Asie, dominée par le charbon
En Asie, c’est la part ultra-dominante du charbon comme source d’énergie qui est ainsi mise en relief par cette carte. Les usines et centrales qui l’utilisent comme source d’énergie sont de loin les plus polluantes, les émissions gazeuses s’échappant de leurs cheminées n’étant absolument pas filtrées ni piégées.
La pollution provoquée par ces usines est telle que par endroits, le volume de dioxyde d’azote émis par quelques cheminées d’usines dépasse la pollution provoquée par le trafic automobile à New York ou Los Angeles… Le phénomène s’observe également en Inde où l’industrialisation se fait à marche forcée, sans grand souci pour l’environnement, afin de rester compétitive avec son voisin.
Les feux de forêts émettent énormément de dioxyde d’azote
Mais la carte révèle aussi que l‘Afrique est devenue, au fil de ces dernières années, un autre contributeur majeur de la pollution au NO2 à l’échelle de la planète. Là encore, le charbon est responsable, dans les régions industrielles du Nord du continent. Mais à cela s’ajoutent aussi au Sud les feux de forêts, qu’ils soient accidentels ou volontaires, à des fins de déforestation ou d’enrichissement des terres. Les incendies se trouvent être de très gros contributeurs en émission de NO2.
En contrepartie, bien entendu, cette carte originale montre quelles régions du monde sont encore épargnées, et elles sont nombreuses. Mais est-ce pleinement satisfaisant ?