Au-delà des vies perdues ou bouleversées, les catastrophes naturelles ont un coût économique. Déjà estimé à 300 milliards de dollars par an par l’ONU, il serait plus proche des 520 milliards, d’après la Banque mondiale.
Une méthode de calcul différente
Et au fait, pourquoi ce chiffre tellement supérieur à l’estimation de l’ONU ? La Banque mondiale, attachée de par ses missions au développement humain, intègre dans son calcul les pertes de « bien-être » des populations, telles que l’incapacité à assumer les dépenses de santé, de nourriture ou d’éducation.
La Banque mondiale part du constat que le calcul des seules pertes matérielles ne permet pas de prendre en compte la situation des plus pauvres. Une famille frappée par une maladie causée par la contamination des eaux, dont elle ne pourra pas assumer le coût des soins, et qui ne pourra plus laisser son enfant aller à l’école parce que son aide à la maison est devenue indispensable, c’est ça, des pertes de « bien-être ».
Pour 26 millions de personnes, l’impact de ces catastrophes est tel qu’elles les font basculer sous le seuil de pauvreté, fixé à 1,90 dollar par jour.
Une nouvelle approche des aides au développement
Institution dont l’une des missions est d’accorder des aides aux développement, la Banque mondiale appelle ses propres collaborateurs à sélectionner différemment les projets visant à limiter les dégâts des catastrophes. Ces projets doivent prendre en compte les pertes autres que matérielles, sinon ces aides favoriseront les zones riches et les populations aisées, estime la Banque dans son rapport.
Ce rapport étudie pour la première fois les bienfaits économiques de mesures telles que la création de systèmes de première alerte, l’amélioration de l’accès aux services bancaires et à l’assurance, ainsi que de la protection sociale. La mise en place de l’ensemble de ces mesures permettrait d’économiser 100 milliards de dollards par an et de réduire de 20 % le bilan total des catastrophes naturelles sur le « bien-être ».
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