Centrale biomasse de Gardanne : les parcs naturels capitulent

Menacés de se faire couper les subventions par la Région PACA, les parcs régionaux du Luberon et du Verdon ont fini par accepter la centrale biomasse.

Rédigé par Anton Kunin, le 6 Oct 2017, à 11 h 10 min
Centrale biomasse de Gardanne : les parcs naturels capitulent
Précédent
Suivant

La centrale biomasse de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, verra bien le jour, après que les deux parcs naturels régionaux de Provence aient accepté d’arrêter les poursuites contre Uniper, son gestionnaire.

Chantage aux subventions : les parcs naturels renoncent à leurs plaintes !

Dans leur longue opposition au projet de centrale biomasse devant s’implanter non loin d’eux, fin septembre 2017, les parcs du Luberon et du Verdon ont eu un vrai cas de conscience : continuer la résistance ou se voir couper les vivres par la Région. Ils ont finalement choisi de se plier face à Uniper, une société faisant partie, jusqu’à début 2016, du géant énergétique allemand E.ON (devenue depuis une société indépendante dont la majorité des actions sont cotées en bourse).

Lire aussi : La centrale biomasse E.on de Gardanne : la controverse

Les deux parties ont signé un protocole d’accord selon lequel les parcs régionaux abandonnaient les poursuites. Cette position contraste avec celle prise auparavant par l’association France Nature Environnement PACA dont le président assurait ne pas avoir l’intention de signer un protocole allant à l’encontre des convictions de l’association, à savoir la défense de l’intérêt général et de la santé des populations.

centrale biomasse, gardanne

Centrale de biomasse © nostal6ie

Les subventions régionales constituent 70 à 80 % du budget du parc

« Il va de soi que nous ne pourrions pas continuer à accompagner des structures qui prendraient une position contraire à celle de la Région sur un projet d’une telle importance pour notre avenir collectif« , avait fait savoir Renaud Muselier, le Président de la région PACA dans un communiqué. Selon Reporterre, dont un journaliste a suivi de près le procès et assisté aux différents débats sur le projet de centrale, 70 % à 80 % du budget du parc du Verdon proviennent de subventions de la région PACA.

Lire aussi : Les limites de la production d’énergie de biomasse

Une centrale biomasse produit de l’électricité grâce à la vapeur d’eau dégagée par la combustion de matières végétales. Cette source d’énergie ne saurait être considérée comme durable, car la combustion engendre une pollution aux particules fines. Par ailleurs, les parcs régionaux reprochaient au gestionnaire de la future centrale la production de cendres, des nuisances sonores et des rotations de camions.

Illustration bannière : Vue de Gardanne – © Jef Wodniack
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

4 commentaires Donnez votre avis
  1. la priorité pour cette biomasse c’est de la composter, correctement avec tous les autres « déchets » organiques (déjections animales et humaines, animaux domestiques et d’élevage, …) pour (re)faire des sols auto-fertiles afin de pouvoir (re)faire « pousser » des arbres pour arrêter l’expansion du désert. Et plus de pouvoir contribuer à enrayer le dérèglement climatique, cela pourrait permettre de soutirer de manière raisonnée une partie de la chaleur produite, par les tas de compost bien menés, pour chauffer des serres maraîchères et (ou) des habitations bien isolées sans nuire à la qualité du compost final (cf Jean Pain)

  2. Que dit notre super ministre écolo hulot??? ce pot de fleurs missionné par macron et la botte de ce dernier, RIEN DE RIEN.

  3. Bonjour
    C’est vraiment David contre Goliath sauf que cette fois Goliath a gagné. Quand les politiques en sont encore au credo d’une énergie centralisée en grosses installations, qu’ils sont ignorants ou ne veulent pas voir les problèmes d’environnement, les nuisances causées par les fumées, le bilan carbone désastreux occasionné par les distances d’approvisionnement, voilà ce qui arrive.
    PACA, l’une des régions les plus riches de France, devrait donner l’exemple en matière d’innovatiopn environnementale.

    C’est lamentable. Salut à toi, Dame Bêtise…(Jacques Brel, 1957)

    • J’ajoute un petit correctif pour la bonne tenue technique de l’article : vous écrivez « Une centrale biomasse produit de l’électricité grâce à la vapeur d’eau dégagée par la combustion de matières végétales. » En fait c’est la vapeur d’eau produite par la chaudière au bois, pas la vapeur d’eau dégagée par la combustion du bois lui-même.
      Dans le cas présent, l’énergie produite sera très négativement compensée par l’énergie nécessaire pour aller chercher du bois à grande distance, et il y a fort à parier que l’industriel ne sera pas très regardant sur l’origine du bois : bois de forêt non séché générateur de pollution (composés cycliques type benzène) ou bois de chantier traité avec des pesticides.
      En aout dernier France Nature Environnement a donné un avis sur l’enquête biomasse et rappelé les priorités d’utilisation : la biomasse doit servir en priorité de nourriture humaine ou animale, en second lieu de source de gaz de réseau ou de chaleur directe, en tout dernier lieu de source d’électricité

Moi aussi je donne mon avis