Le Click and collect, une réponse aux attentes citadines en centre-ville ?
Ce dernier est en effet une déclinaison du « drive » qui vient au secours des petits commerçants : permettant de commander en ligne et d’aller chercher en boutique, il s’est beaucoup développé pendant le confinement.
Selon Olivier Sichel, cette « digitalisation des commerces locaux » est l’une des pistes majeures à développer pour contribuer à la renaissance des centres urbains, dans un contexte marqué par la crise économique et la permanence du risque sanitaire.
Car « elle répond aux nouvelles attentes de la clientèle, tout en favorisant le respect des gestes barrières et de la distanciation sociale. L’innovation pour les centres-villes doit se construire en regardant les consommateurs d’aujourd’hui et les consommateurs de demain, en particulier la génération Z ou digital native », souligne-t-il.
« La proximité ce n’est plus être proche physiquement des consommateurs, c’est être adapté aux nouveaux temps sociaux ». Ainsi, les commerces de centre-ville sont ouverts durant 22 % du temps disponible des actifs… contre 35 % pour les grandes surfaces. Il faut donc, selon lui, repenser les horaires d’ouverture, en tenant compte que 70 % des achats du quotidien sont réalisés en France entre 17h et 20h… du moins, quand il n’y a pas de couvre-feu !
Magasins sans vendeurs = centre-ville avec promeneurs ?
Encore mieux que le click and collect, certaines innovations technologiques permettent d’élargir les plages horaires des commerces… à l’infini : alors qu’épiceries et primeurs se raréfient, on voit de plus en plus, au coin des rues, apparaître des distributeurs automatiques de pain, huîtres, pizzas, fruits et légumes, ou produits fermiers en direct du producteur.
Une enseigne, Ximiti, a même surfé sur cette idée en développant un concept franchisé d’enseignes entièrement robotisées et réfrigérées, multi-produits (jusqu’à 1.000 références snacking, produits frais, produits d’hygiène etc…), destinées à s’implanter dans les rues commerçantes des centres-villes…
Faire ses courses en centre-ville… © Ximiti
Elles sont déjà 11 en France, et le rythme de création s’est beaucoup accéléré en 2020 : pour Lionel Hirch, leur créateur, c’est « l’avenir du commerce » ! Ouvertes 7 jours sur 7, 24h/24, elles se passent de vendeur : les commandes se font via une appli ou directement en « magasin », sur une tablette extérieure, et sont préparées par un robot.
Cette nouvelle façon d’acheter « sans contact » humain pourrait, paradoxalement, remettre un peu de vie dans les villes en permettant à leurs habitants de s’y ravitailler plus facilement, au pied de chez eux, à toute heure… une incitation à rester là au lieu de s’exiler dans une banlieue truffée d’hypermarchés.
Les robots au secours des centres piétons ?
Déjà, de nombreuses enseignes dont Carrefour Market ont testé avec succès la formule « sans caissières » lors du premier confinement : le client entre, choisit ses articles sous l’oeil d’un vigile, les scanne… et s’en va.
Un premier test avant robotisation complète ? Aux États-Unis, des automates travaillent dans les entrepôts de stockage comme ceux d’Amazon… mais ils peuvent aussi effectuer certaines opérations en magasins.
Identifier les rayons, les nettoyer, désinfecter et regarnir, par exemple… voire préparer votre commande, que des drones ou véhicules autonomes viendraient déposer devant votre porte ou dans un casier sans qu’aucune intervention humaine ne soit plus nécessaire !
Quel avenir voulons-nous pour nos villes ?
Starbucks a déjà annoncé sa volonté de faire de tous ses magasins des lieux de commandes à emporter, uniquement. Oui mais…
Les Français restent attachés à leurs centre-ville © JAHMIL
Des clients de vitrines robotisées, des piétons pressés de venir chercher leur café à emporter, sont-ils vraiment suffisants à un renouveau urbain ? Ou bien les centres de nos petites et moyennes villes de province vont-ils, au contraire, retrouver toute leur utilité sociale au terme de cette période inédite que nous vivons actuellement ?
Quand les couvre-feux et confinements ne seront plus qu’un mauvais souvenir, quand on n’aura plus qu’une envie, oublier enfin la distanciation sociale et se rapprocher de ses semblables… alors peut-être verra-t-on refleurir les terrasses, les vitrines, les marchés, et tous ces lieux de convivialité urbaine qu’on regrette tant aujourd’hui… avec serveurs et vendeurs 100 % humains !
Bonjour, le livre que vous citez en référence dit justement l’inverse de vous. Pour Razemon, il faut rendre l’accès aux centre ville par la voiture plus difficile, tout en empêchant le développement des zones périphériques, pour revitaliser le centre ville. D’ailleurs toutes les études sur le sujet montrent que, y compris dans les villes où le stationnement est facilité, les automobilistes représentent moins d’un quart des clients.
Je pense que vs avez mal lu l’article, je cite Olivier Razemon uniquement pour la nécessité de développer les infrastructures de transport en commun dans les villes petites et moyennes. Pour le constat des effets pervers associés à l’exclusion de la voiture des centres de ces villes en rendant les stationnements plus difficiles, tandis que les périphéries se développaient, avec de grands centres commerciaux aux parkings gratuits, je vous renvoie à l’étude très complète et chiffrée de la Banque des Territoires,et à l’autre auteur que j’ai cité. Le phénomène est largement démontré et prouvé, chiffres à l’appui.