En Ille-et-Vilaine, les agriculteurs n’arrivent plus à faire face à la surpopulation de corbeaux.
Les graines de maïs dévorées
C’est en quelque sorte une conséquence indirecte du coronavirus : pendant que la France entière, et la Bretagne également, étaient confinées, certaines espèces ont pu se reproduire en paix. Ainsi, non seulement les corbeaux, mais aussi les choucas, pigeons, corneilles et pies ont pu voir leur population se multiplier, sans chasseurs ni même présence humaine.
Bilan : ce sont aujourd’hui de véritables hordes de corbeaux, des centaines d’oiseaux, qui se jettent simultanément sur les champs et ravagent en un instant les cultures de maïs en dévorant les graines. À tel point que les agriculteurs d’Ille-et-Vilaine ne savent plus comment y faire face, selon 20 minutes(1). Il s’agit plus exactement de corbeaux choucas, ou choucas des tours (Coloeus monedula), une espèce protégée.
Des oiseaux très rusés
Les agriculteurs en viennent donc, désormais, à demander aux autorités de les aider à réguler leur nombre. Ils craignent que le problème se reproduise en septembre prochain, au moment de planter le blé. Ils espèrent également que la population va comprendre leurs raisons : laisser prospérer ces corbeaux sans contrôle, ne pas maîtriser la biodiversité, c’est aussi, comme le rappellent les agriculteurs, devoir resemer, réutiliser carburant et fioul, mais aussi racheter et réutiliser des produits phytosanitaires.
Point presse sur les dégâts causés par le Choucas des tours : David LeFloch, agriculteur à Guidel, montre sa parcelle de 4,5 ha : 4ha ont du être resemés suite à l’intervention des choucas ! « Un jour, il ne restait que 50 % des plants, 2 jours plus tard, il ne restait plus rien ! pic.twitter.com/rQ3bEfhBMr
— FDSEA du Morbihan (@FDSEA56) June 2, 2020
En attendant, rien n’y fait, impossible de les effrayer. Canon d’effarouchement, cages, épouvantails… Les corbeaux n’ont peur de rien, et repèrent les graines à peine plantées. Et, tandis que les associations environnementales s’opposent au fait de tuer une partie de ces oiseaux, les chasseurs, eux non plus, ne sont guère partants pour cela : les corbeaux sont trop intelligents et rusés, et donc plus que difficile à « tirer » !
Illustration bannière : Le corbeau choucas envahit les champs bretons – © David James Chatterton
A lire absolument
les corbeaux sont trop intelligents et rusés, et donc plus que difficile à « tirer » !
laissez moi rire. Cette phrase ne peut pas avoir et dite par un chasseur ou alors c’est pire que ce que je ne pensai…