Selon le rapport 2019 sur la santé et le changement climatique publié par The Lancet Countdown, un enfant né cette année verra avant ses 31 ans un monde au niveau net d’émissions nul.
Un réchauffement de 4 à 7 °C d’ici la fin du siècle
« Qu’est-ce que sera demain, le début ou la fin ? », chantait jadis Yves Simon. Les conséquences dramatiques du changement climatique sur l’humanité et l’environnement ont succédé aux peurs de fin du monde lors du passage à l’an 2000. À la différence près qu’elles n’ont rien d’irrationnelles, bien au contraire. Si les engagements de l’Accord de Paris ne sont pas respectés, entre pollution de l’air, catastrophes naturelles, déplacement de populations, épidémies et malnutrition, l’avenir ne promet pas d’être rose. L’édition 2019 du Lancet Countdown se concentre sur la manière dont la vie d’un enfant né aujourd’hui sera affectée par la pollution et les rejets de gaz à effet de serre.
Le Lancet Countdown(1) est un projet scientifique fondé sur 41 indicateurs destiné à suivre l’évolution du changement climatique. Selon les acteurs de ce projet, si l’on suit la trajectoire globale actuelle, le réchauffement moyen devrait être de 4 à 7 °C d’ici la fin du siècle.
« Cette année, la chaleur extrême en Europe de l’ouest ainsi que les feux de forêt en Sibérie, dans le Queensland et en Californie, ont déjà provoqué crises d’asthme, infections respiratoires, coups de chaleur et anxiété. Les niveaux de la mer augmentent à un rythme alarmant, détaille dans un communiqué le professeur Hugh Montgomery, co-président du Lancet Countdown. Alors que les effets des changements climatiques s’accélèrent et sont de plus en plus évidents (…), nos enfants reconnaissent l’urgence climatique et demandent des actions concrètes et efficaces. À nous de les écouter ».
Des actions immédiates pour changer la donne environnementale
Selon les mêmes projections, si le réchauffement climatique est bel et bien limité à +2°C, comme le prévoient justement les Accords de Paris, un enfant né en 2019 verra un monde avec un niveau net d’émissions nul avant d’avoir atteint son 31e anniversaire. Ce sont donc nos actions immédiates qui sont à même de changer la donne. Elles définissent d’ailleurs le futur des enfants qui naissent aujourd’hui, comme le rappellent les experts de 35 institutions mondiales dans la très sérieuse revue The Lancet.
Si rien, ou pas assez, n’est fait, avant même d’atteindre l’âge adulte, cette nouvelle génération, du fait d’émissions de carbone trop élevées, risque clairement de voir leur santé menacée à toutes les étapes de leur vie. En effet, les enfants sont tout particulièrement vulnérables aux risques sanitaires, conséquences des changements climatiques. Leur corps et leur système immunitaire étant encore en train de se développer, ils sont de facto plus vulnérables tant aux maladies qu’aux polluants environnementaux.
Imaginer un futur alternatif meilleur en 2090
Le rédacteur en chef de The Lancet poursuit dans son communiqué « La communauté mondiale médicale, en clinique comme en recherche, doit travailler ensemble et rappeler à nos leaders politiques la nécessité et l’urgence de protéger la santé de nos enfants ». En effet, les dommages causés dans la petite enfance persistent à l’âge adulte, et auront des conséquences sur leur santé tout au long de leur vie.
Un futur alternatif dans un monde écoresponsable
Un enfant né en novembre 2019 devrait vivre en moyenne jusqu’en 2090, l’espérance de vie mondiale étant de 71 ans. À quoi ressemblera le monde à ce moment là ? Nous n’en avons en fait guère idée. Mais faire dès aujourd’hui le choix d’un monde meilleur conditionne grandement ce que ce monde sera, pour les enfants d’aujourd’hui qui y vivront demain. Un enfant né aujourd’hui aura 31 ans quand le monde atteindra la neutralité carbone, en 2050. Avec à la clé un futur alternatif avec un air plus pur, une alimentation plus saine et une vie plus sûre.
Ce n’est au fond qu’une question de volonté politique, plus que de technologie ou de moyens économiques et financiers, d’autant que les subventions aux énergies fossiles se chiffrent en centaines de milliards d’euros et ont encore augmenté de 50 % ces trois dernières années…
Illustration bannière : Changement climatique : quel avenir pour nos enfants ? © Gorlov-Studio
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