12.000 « événements météorologiques extrêmes » ont été recensés entre 1999 et 2018, causant 3,5 trillions d’euros de dégâts matériels ainsi que la mort de 495.000 personnes.
Les pays pauvres sont les moins préparés à affronter le changement climatique
Les dégâts attribuables au changement climatique sont bien réels. S’appuyant sur les données du réassureur Swiss Re sur les dégâts imputables aux catastrophes naturelles, l’ONG GermanWatch a calculé que sur une période de 20 ans ces dernières ont fait 495.000 victimes(1).
Les pays à en avoir souffert le plus sont Porto Rico, la Birmanie et Haïti. Dans le reste du Top 10, on retrouve les Philippines, le Pakistan, le Vietnam, le Bangladesh, la Thaïlande, le Népal et la République dominicaine.
Dans ce Climate Risk Index 2020, le classement de la France s’est amélioré passant du 18e rang en 2017 au 34e en 2018 sur l’échelle de vulnérabilité.Toutefois, sur une période de vingt ans, elle apparaît comme le 15e pays le plus exposé au monde, se plaçant 4e en matière de nombre de décès et 12e en matière de pertes économiques.
Quant aux pays les plus touchés en 2018, ce sont le Japon, les Philippines, l’Allemagne, Madagascar, l’Inde, le Sri Lanka, le Kenya, le Rwanda, le Canada et Fidji. Les auteurs de l’étude font remarquer que lorsqu’une catastrophe naturelle survient dans un pays pauvre, son impact est plus important.
Ce constat peut sembler contraire à la logique car les biens matériels y sont de moindre valeur, mais il s’explique par le fait que ces pays sont tout simplement moins préparés à affronter les catastrophes naturelles.
Événements météorologiques extrêmes : l’Allemagne aurait pu prévenir de nombreux impacts
Preuve que les « événements météorologiques extrêmes » n’épargnent pas l’Europe, en 2018 l’Allemagne a été le troisième pays le plus touché. 1.234 personnes y sont décédées de la canicule. Des centrales nucléaires ont dû arrêter la production car la sécheresse a réduit le niveau des fleuves, rendant impossible le pompage d’une quantité d’eau suffisante pour le refroidissement. En raison de la sécheresse, les livraisons de carburant ont été ralenties, ce qui a induit une pénurie dans les stations-service et a eu des répercussions sur de nombreux secteurs de l’économie.
Les auteurs du rapport attirent aussi notre attention sur le rythme trop lent des travaux d’isolation des logements… alors même qu’une meilleure isolation aurait pu éviter des décès de personnes vulnérables. En Allemagne, seul 1 % des logements bénéficient de travaux d’isolation énergétique tous les ans. Quant aux agriculteurs, outre-Rhin seules 0,2 % des terres cultivables sont assurées contre les risques de canicule et de sécheresse.
Illustration bannière : Carte des risques climatiques 2020 – © German Watch
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