Selon une étude scientifique, les chansons seraient devenues de plus en plus tristes au fil des années. Au final, ce ne sont pas les artistes qui imposent ces sentiments. Ils écrivent des textes en suivant les envies des consommateurs.
Les chansons sont devenues de plus en plus tristes
Une étude menée aux États-Unis et publiée dans la revue Journal of Popular Music Studies, montre que les chansons que l’on écoute sont de plus en plus tristes(1). Et que, par conséquent, notre moral est en berne. En musique, finies la joie et la bonne humeur des années 1950-1960, place au dégoût, à la colère ou encore à la peur.
Nos tubes préférés sont de plus en plus négatifs
Pour mener à bien leurs recherches, deux scientifiques ont ainsi analysé, grâce à un logiciel spécialisé, les sentiments exprimés dans 6.150 chansons classées au Billboard Hot 100, le hit-parade hebdomadaire des 100 chansons les plus populaires aux États-Unis, entre 1951 et 2016. Ils ont conclu à un changement radical en matière d’émotions dans les paroles.
« Le changement de sentiments dans les paroles ne reflète pas nécessairement ce que les musiciens et auteurs-compositeurs ont voulu exprimer, mais est davantage lié à ce que les consommateurs de musique voulaient écouter chaque année », rapporte l’un des auteurs, le chercheur Lior Shamir au journal The Times of India(2).
Ainsi, au début des années 1980, le thème de la peur était beaucoup abordé. Il était lié à la situation politique de cette période. Mais à la fin de cette décennie, l’espoir est de retour dans les chansons. Et dans la vraie vie aussi, avec la chute du Mur de Berlin et la fin de l’URSS ; tout comme en l’an 2000, synonyme d’un nouveau millénaire.
Mais la musique reste un vecteur de bien-être
Toutefois, en 2014, une étude en neurosciences montrait le paradoxe de la musique triste qui peut malgré tout être vectrice de bien-être et d’émotions positives(3).
« Il importe aussi de différencier les musiques fonctionnelles (celles qui ont un contexte, une fonction sociale, ndlr) des autres, peut-être moins médiatisées. Prenez le blues et le gospel par exemple, deux courants qui prennent racine dans l’esclavage et qui ont influencé énormément de genres. On trouve difficilement plus triste, et pourtant, on danse dessus », rappelle Michaël Boumendil, designer sonore et fondateur de l’agence de design musical Sixième Son, dans les colonnes de l’ADN. C’est la même chose pour les slows…
Illustration bannière : Femme mélancolique écoutant de la musique – © Arisara T
A lire absolument