Entre 2002 et 2016, les diagnostics d’hépatites E contractées en France métropolitaine, dues essentiellement à la consommation de foie de porc, ont explosé. Le nombre de cas détectés est ainsi passé de 9 à 2.292, selon une étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS) parue mardi 11 septembre 2018.
La viande de porc, principal vecteur de l’hépatite E en France
Les cas d’hépatites E contractées en France métropolitaine ont explosé entre 2002 et 2016, passant de 9 à 2.292, selon le Bulletin épidémiologique (BEH) de l’Institut de veille sanitaire, paru mardi 11 septembre 2018. Le principal vecteur, en France est la viande de porc. La consommation du foie de l’animal notamment est pointée du doigt. Si ces chiffres sont alarmants, ils mettent en avant une meilleure connaissance de la maladie et un meilleur diagnostic.
En outre, le nombre de personnes hospitalisées pour hépatite E a augmenté (57 contre 653), avec des disparités énormes entre les régions françaises. Les taux d’incidence (nouveaux cas) annuelle sont ainsi plus élevés dans le Sud, particulièrement en Occitanie, Paca et Corse avec les figatelli corses et autres saucisses de foie de porc. Si pendant longtemps, on a considéré l’hépatite E comme une maladie importée par des voyageurs, désormais elle est reconnue comme une infection autochtone (contractée dans le pays) fréquente avec une transmission alimentaire.
L’hépatite E responsable de la mort de 18 personnes chaque année en France
Pour rappel, dans le monde, chaque année l’hépatite E touche plus de 20 millions de personnes, et a été responsable de 44.000 décès en 2015, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le virus de l’hépatite E se transmet en buvant de l’eau contaminée, en mangeant de la viande infectée peu ou pas cuite, essentiellement à base de foie de porc. L’hépatite E peut entraîner, après une incubation de 40 jours en moyenne, fièvre, fatigue, nausées, vomissements, anorexie et douleurs abdominales.
Selon les estimations d’une étude publiée début 2018, le virus de l’hépatite E serait responsable de 59.300 cas d’origine alimentaire, un peu plus de 500 hospitalisations et 18 morts par an, en France. Santé Publique France recommande la cuisson à coeur (71°C pendant 20 minutes pour inactiver le virus) des produits les plus à risque, en particulier ceux à base de foie cru de porc et des produits issus de viande de sanglier ou de cerf. Enfin, l’hygiène des mains est primordiale pour éviter la propagation du virus.
Illustration bannière : Plateau de charcuterie – © Timolina
A lire absolument
En l’occurrence le problème ne vient pas de la charcuterie mais bien du fait que certains mangent de la viande de porc pas assez cuite. Sinon, il faut qu’elle soit correctement séchée. Ce qui est de moins en moins le cas du fait d’industriels qui n’ont « plus le temps » de faire sécher proprement.