Revalorisation des salaires des métiers liés au soin, allongement du congé paternité, lutte contre les violences conjugales… Telles sont les pistes à explorer pour sortir de cette crise et permettre aux femmes de s’en relever indemnes.
Le confinement a exacerbé les inégalités
La crise sanitaire aura réveillé la wonderwoman qui dort en chaque femme. Assurer l’école à distance, tout en télétravaillant sans laisser tomber les tâches ménagères et domestiques ; tel est le défi qu’elles ont dû relever pendant le confinement. Ces deux mois de repli familial n’auront en effet pas permis une nouvelle répartition des tâches au sein du foyer.
Selon la philosophe et féministe Camille Froidevaux-Metterie, les hommes n’ont pas pris leur part de travail et plusieurs enquêtes récentes « semblent indiquer que cette prise de conscience n’a pas vraiment eu lieu ». Autrement dit, cette période inédite liée au Covid-19 n’a pas effacé les inégalités hommes-femmes au sein même du foyer, elle les a, au contraire, révélées.
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Mieux reconnaître les professions du « care »
Cette inégalité entre les hommes et les femmes existe aussi au travail. Pour preuve, la différence de salaire entre les deux sexes. Pour la professeure en sciences politiques, la crise a « mis en lumière les métiers très majoritairement exercés par des femmes que sont les métiers du ‘care’ [le soin aux autres], infirmières ou auxiliaires de vie, ou encore les métiers de service, caissières ou agentes d’entretien, mais aussi les métiers de l’éducation », lit-on dans Le Monde(1).
Les professions majoritairement féminines se sont révélées vitales ces deux derniers mois et restent cependant « peu considérées socialement et mal rémunérées ».
La raison de ces salaires si bas ? Les femmes seraient « câblées » pour s’occuper des autres et « il n’y aurait donc pas lieu de rémunérer outre mesure des compétences conçues comme innées ». Pour qu’un début de reconnaissance puisse se faire, il faudrait donc qu’en plus des primes annoncées par le gouvernement, les salaires soient rehaussés.
Un « agenda féministe de sortie de crise »
Outre une augmentation de la charge mentale, déjà importante chez les femmes avant le confinement, cette période a aussi été difficile dans la mesure où elle a provoqué une hausse des violences conjugales et intrafamiliales.
Interviewée le 14 mai sur RTL, Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a annoncé une augmentation de 36 % des signalements effectués auprès des forces de l’ordre.
? Vous avez été victime de #ViolencesConjugales pendant le #confinement, vous n’êtes pas seules ? ? #thread pic.twitter.com/9BFNsh6GoD
— ? ? MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) May 14, 2020
Selon Camille Froidevaux-Metterie, « de nombreuses femmes vont sortir du confinement dans un état de total épuisement » rapporte Le Monde. C’est pourquoi elle préconise l’adoption d’un « agenda féministe de sortie de crise ». Pour ce faire, elle propose une revalorisation des métiers du « care » et l’allongement du congé paternité qui permettrait de réduire les inégalités en redonnant aux pères toute leur place dans la famille.
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