Six ONG se mobilisent pour faire suspendre l’arrêté préfectoral autorisant la chasse de la marmotte, arguant de l’impact sur la faune et remettant en question la justification des dégâts causés à l’agriculture.
Le dilemme de la chasse aux marmottes en Savoie
Depuis le 10 septembre et ce jusqu’au 11 novembre 2023, la marmotte est une cible en Savoie. Une autorisation renouvelée par la préfecture, malgré la vive opposition de diverses organisations. En effet, en 2022, plus d’un millier de ces rongeurs ont été tués sur le territoire français, dont 423 en Savoie. Un chiffre alarmant, d’autant plus que la marmotte est inscrite à l’annexe III de la Convention de Berne, visant à protéger la vie sauvage européenne.
Toutefois, cette chasse est justifiée par les autorités en raison des nuisances causées aux agriculteurs. Les marmottes, en creusant leurs terriers, peuvent blesser le bétail, endommager l’équipement agricole et perturber les systèmes d’irrigation. Mais pour Pauline Di Nicolantonio, présidente de l’association Justice Animaux Savoie (AJAS), cette chasse n’est plus que le vestige d’une tradition, devenue obsolète. Autrefois, chaque partie de la marmotte était utilisée – sa graisse, sa fourrure, sa chair – mais aujourd’hui, elle considère la pratique comme dépassée.
[Chasse à la marmotte] Ca suffit.
Après un an de mobilisation nous avons décidé de porter l’affaire en justice avec @AnimalCrossAsso @ASPASnature @aves_france @FNEasso et @onevoiceanimal
👉Nous demandons la suspension de l’arrêté préfectoral https://t.co/2RRkHTC2EH pic.twitter.com/0zZY1uL5Y1— Association Justice Animaux Savoie (AJAS) (@AjaSavoie) October 10, 2023
Chasse à la marmotte : les associations plaident pour une interdiction au niveau national
Outre les préoccupations éthiques, la chasse aux marmottes soulève des inquiétudes écologiques. Selon le GREC-SUD, le réchauffement climatique affecte déjà ces animaux, réduisant la taille de leurs portées en raison de la diminution de la couverture neigeuse. Cette pression supplémentaire pourrait compromettre davantage leur survie.
Face à cette situation, six ONG, dont l’ASPAS et Animal Cross, ont déposé un recours en référé devant le tribunal administratif de Grenoble. Elles contestent l’absence de données précises sur la population des marmottes et remettent en question l’ampleur réelle des dégâts qu’elles causeraient à l’agriculture. Les associations soulignent également que, bien que la chasse soit interdite dans certains départements français comme le Cantal et les Pyrénées-Orientales, l’absence d’une interdiction au niveau national permet à chaque préfecture de prendre une décision indépendante.
Cette polémique rappelle que, au-delà des traditions, la conservation de la faune et la prise en compte des préoccupations environnementales doivent être au coeur des décisions. Seul l’avenir dira si la marmotte sera épargnée ou si elle continuera à être la cible des chasseurs en Savoie.
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Pfff tout ça pour une chasse de subsistance de quelques bergers savoyards!
Les lâchers de loups et les patous sont responsables de la mort de beaucoup plus de marmottes
Vos sources Pilet61, vos sources ?
Il semble que vous ayez la science infuse