Les chauves-souris vampires ne portent pas leur petit nom pour rien, elles se nourrissent effectivement de sang. La chose est réellement étonnante car si nous savons que toutes les espèces qui se nourrissent ainsi ont un ancêtre commun qui, lui, mangeait des fruits, nous ne savons toujours pas quels mécanismes évolutifs sont entrés en jeu pour en arriver à une telle pratique.
Mais se nourrir de sang a ses désavantages aussi, et il n’est pas toujours évident pour toutes les chauves-souris vampires de trouver de quoi se nourrir. Il a ainsi été rapidement découvert qu’elles s’aidaient les unes les autres en régurgitant une partie de leur repas au profit des chauves-souris qui n’étaient pas parvenues à trouver de quoi se nourrir, un vampire pouvant mourrir au bout de 60 heures s’il est privé de nourriture.
Des petits vampires partageurs
On pensait que les chauves-souris vampires communes (Desmodus rotundus) pratiquaient le partage de nourriture principalement entre membres étant apparentés. En réalité il n’en est rien, même si nous ne savons toujours pas ce qui enclenche un tel mécanisme de solidarité.
Des bénéfices mutuels
Il a été démontré que l’échange de sang, qui permet aux spécimens affamés de survivre jusqu’à ce qu’ils retrouvent une nouvelle proie pour se nourrir, est un facteur clef de la survie de l’espèce.
En effet, les spécimens ayant partagés leur nourriture avec un autre seront plus susceptibles de recevoir de la nourriture en retour le jour où eux-mêmes sont dans le besoin.
On pensait que la famille comptait par-dessus tout
On a longtemps estimé que deux phénomènes différents entraient dans les mécanismes de dons de nourriture, à savoir le lien de parenté et le harcèlement. Mais dans les faits ce n’est pas le cas, et une étude montre que dans 64 % des cas, les chauves-souris vampires qui utilisent cette pratique n’ont strictement aucun lien de parenté(1).
Assez étonnant aussi, certaines chauves-souris refusent catégoriquement, quel que soit le niveau de harcèlement d’une autre chauve-souris, de lui donner quoi que ce soit alors qu’elle donnera pourtant facilement à une autre. Inversement, certaines chauves-souris affamées refusent à certains spécimens de recevoir des dons de sang de leur part.
Reste à comprendre qu’elles sont les lois du marché du sang chez ces chauves-souris !
Lire aussi
Nos formidables alliés en lutte biologique – La Chauve-souris