« Cheapflation » : Fleury Michon, Le Gaulois et Siggi’s épinglés

L’association de consommateurs Foodwatch dénonce de nouveaux exemples de hausses sournoises de prix en changeant les recettes.

Rédigé par Paul Malo, le 18 Apr 2024, à 9 h 46 min
« Cheapflation » : Fleury Michon, Le Gaulois et Siggi’s épinglés
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Si l’inflation est censée se calmer, la très insidieuse « Cheapflation » se poursuit de plus belle au sein de l’industrie de la grande distribution.

Des changements de recette en catimini

Une augmentation invisible des prix en dégradant la recette, tel est le concept de la « Cheapflation« , contraction des mots « cheap » (« bon marché » en anglais) et inflation. En février dernier, l’association Foodwatch avait déjà épinglé six marques ayant modifié les ingrédients de leurs recettes et augmenté le prix au kilo de leurs produits, parfois fortement. After Eight (Nestlé), Bordeau Chesnel, Findus, Fleury Michon, Maille (Unilever), Milka (Mondelez)… « Ces changements de recettes sont bien sûr opérés en catimini alors que les prix augmentent », expliquait alors Foodwatch.

L’association a poursuivi son enquête, et épinglé de nouveaux produits touchés par ce phénomène que les consommateurs ne peuvent guère repérer. « Le skyr vanille Siggy’s (Lactalis/Nestlé), l’escalope cordon bleu poulet Le Gaulois (LDC) et les hachés à poêler au jambon Fleury Michon ont vu leurs ingrédients changer en catimini et leur prix augmenter », constate l’association, qui « poursuit son name & shame afin que ces pratiques opaques et abusives cessent ». Contactées par l’association, ces trois marques ont confirmé ces changements.

Faire payer toujours plus cher

« Ce qu’épingle Foodwatch, ce ne sont pas seulement quelques produits : c’est une autre de ces pratiques abusives de l’industrie agroalimentaire qui, in fine, fait toujours payer les consommateurs et consommatrices plus cher », résume Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch. Ainsi, pour chacun de ces produits, alors que les recette étaient changées en catimini, le prix au kilo des trois produits augmentait en parallèle, et ce bien au-delà de l’inflation. Ainsi, pour l’escalope cordon bleu poulet Le Gaulois, la quantité de viande de poulet en salaison est passée de 58 % à 54 % l’emmental de 5 % à 3. En parallèle, la quantité de chapelure passait 22 % à 26 %. Pourtant, le prix au kilo du produit a augmenté de 25%en tenant compte de l’inflation entre avril 2022, date du changement de recette et mars 2024.

Même principe pour le haché à poêler au jambon 100 % viande de porc Fleury Michon, dans lequel la quantité de jambon de porc est passée de 48 % à 35 %. Un additif et colorant, le caramel ordinaire, a été ajouté dans la recette, et le prix au kilo a augmenté de 23 %. Enfin, pour le Skyr Siggi’s vanille, yaourt islandais commercialisé par Lactalis-Nestlé Produits Frais, quand l’emballage mentionne « recette simple, moins sucrée », la quantité de sirop d’agave a augmenté de 5,9 % à 6.3 %. Le prix au kilo a quant à lui augmenté de 13 %. Face à ces abus, Foodwatch demande encore et toujours au gouvernement d’encadrer la construction des prix dans les supermarchés et de faire la lumière sur les profits de l’industrie et de la grande distribution.

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