C’était une situation sur laquelle les pouvoirs publics avaient tendance à fermer les yeux… mais qui a pris une telle ampleur avec la crise de la Covid-19 que détourner le regard n’est plus possible. De plus en plus de Français ont en effet dû se rendre dans des centres de distribution alimentaire, mettant en exergue la précarité économique et alimentaire qui sévit en France.
Le chèque alimentation : une promesse d’Emmanuel Macron
La situation très compliquée de millions de familles en France avait été évoquée en décembre 2020 : Emmanuel Macron, discutant alors des décisions issues de la Convention Citoyenne sur le Climat, avait promis la mise en place d’un chèque alimentaire : « Je suis d’accord sur le chèque alimentaire, donc il faut qu’on le fasse. Vous avez raison, on va le faire ». Objectif premier : permettre à de nombreux Français ayant des difficultés économiques de se nourrir en produits frais, locaux et bio.
Le bio est toutefois passé un peu au second plan, face à l’urgence. « Le but, c’est que ça concerne des produits frais, de qualité, pas que bio, » a déclaré Mounir Mahjoubi, député LREM de Paris, qui met en avant que, malgré tout, ce système serait gagnant pour tout le monde : les familles, mais aussi les agriculteurs.
La question du prix : 4 milliards d’euros ou 300 millions ?
Si le chèque alimentaire poursuit son petit bout de chemin dans les projets du gouvernement, comme l’a confirmé sur BFMTV Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, vendredi 12 février 2021, l’exécutif s’écharpe désormais sur le budget de ce dispositif. Deux options, au coût très différent, seraient à l’étude.
D’un côté, Julien Denormandie voudrait une distribution de chèques directement aux familles, avec un système qui permettrait de cibler les bons produits pour éviter que cet argent ne finisse par desservir son propos en permettant des achats de malbouffe. Un système qui coûterait très cher : entre 2 et 4 milliards d’euros à l’État chaque année.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, s’inquiète de fait d’un dispositif qui ferait augmenter encore la dette de la France, qui a déjà atteint des sommets avec la crise économique. Il propose donc une distribution de produits qui serait réalisée par les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS). Une solution qui offre donc moins de liberté aux consommateurs, mais qui ne coûterait qu’une fraction du prix à l’État : entre 200 et 300 millions d’euros selon Bercy.
Illustration bannière : Chèque alimentation pour aider les plus précaires à se nourrir – © eldar nurkovic
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