Le chevalier culblanc (Tringa ochropus), du haut de ses petites échasses, a de quoi nous poser la question de la préservation des espèces migratrices dans la mesure où les sites qu’il fréquente doivent garder une bonne qualité pour continuer à les accueillir. Petit coup de jumelles sur cet oiseau capable d’effectuer de courtes comme de longues distances.
Le chevalier culblanc, un petit oiseau amateur d’eau
Pouvant peser de 53 à 112 g pour un poids moyen de 84 g et mesurant de 20 à 24 cm, le chevalier culblanc est un petit échassier assez trapu mais surtout discret.
Quand il est sur notre territoire, le chevalier culblanc fréquente un très grand panel de zones humides différentes allant du grand lac jusqu’à la petite mare au fond de la cour de ferme et qui lui permettrait d’un peu se dissimuler.
Pour ce qui est de sa nidification, le chevalier culblanc est assez particulier dans la mesure où c’est un vrai squatteur… Il va en effet chercher des nids abandonnés de merles ou de grives en tous genres. Il peut aussi en faire de même, quoi que plus rarement, avec des nids de corbeaux, d’écureuils et même de geais des chênes !
Le chevalier culblanc, un oiseau migrateur
Les chevalier culblanc est une espèce migratrice, c’est-à-dire qu’elle ne fait pas partie des oiseaux nicheurs de France mais bien des oiseaux de passage.
Nichant au nord de l’Europe, à savoir en Scandinavie, en Biélorussie et en Russie, le chevalier culblanc redescend dans bon nombres de pays pour prendre ses quartiers d’hiver, principalement en Afrique et dans le bassin méditerranéen après s’être reproduit dans la taïga.
En France c’est majoritairement dans les deux tiers nord du pays que l’on peut le retrouver, quoi que l’on ne sache pas avec certitude quels sont les effectifs qui viennent poser leurs pattes chez nous par manque de suivis de terrain.
Statut de protection de l’espèce
Au niveau mondial tout comme en France, l’espèce est considérée comme étant en « préoccupation mineure ». Ses effectifs sont cependant localement en forte chute comme dans le Limousin où l’espèce est en « danger critique d’extinction ».
L’Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire spécifie donc qu’il est interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les oeufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter. En somme, pas touche !
Les menaces qui planent sur le chevalier culblanc
Notre oiseau chevalier, qui compterait de 1.200.000 à 3.600.000 d’individus d’après les dernières estimations – qui datent cependant de 2006 – n’est a priori pas menacé notamment du fait de sa capacité à tirer parti d’un grand nombre de types de zones humides différentes.
Il faut cependant comprendre que si l’espèce se porte globalement bien et possède une bonne capacité d’adaptation, la disparition des zones humides ne lui facilite pas la tâche et peut localement avoir un grand impact à court comme à long terme.
Le dérangement de l’espèce (bruit, chiens, etc.) semble également avoir un impact sur sa présence.
Comment aider le chevalier culblanc
Observer des oiseaux migrateurs, ce n’est pas la même aventure qu’observer des oiseaux des jardins, il vous faudra savoir où se trouve l’espèce, à quelle période de l’année elle s’y trouve et surtout apprendre à ne pas la confondre avec ses proches cousins, les chevalier guinette et chevalier sylvain !
Une fois que vous saurez tout cela vous pourrez alors vous interroger sur la pérennité du lieu où il transite et faire en sorte qu’il reste protégé.
Vous pourrez également rapporter vos données d’observations notamment pour aider à mieux comprendre l’espèce de par ses différentes périodes de présence. Pour se faire il vous suffit d’utiliser Visionature et faire partie des dizaines de milliers de personnes qui, régulièrement, participent à en apprendre toujours plus sur les espèces protégées, comme de la biodiversité ordinaire.
Agir pour la biodiversité tout autour de soi, de Jean-François Noblet
Jean-François Noblet, écologue passionné, qui résume dans ce guide pratique tout ce qui peut être fait concrètement, chacun à notre échelle, pour protéger et restaurer la nature dans tous les domaines de notre vie quotidienne.