La mode, l’un des secteurs les plus mondialisés et enclins aux échanges, ne saurait faire sans l’industrie textile. Mais cette dernière est l’une des chaînes les plus complexes de l’industrie et les produits issus de cette filière sont souvent difficiles à labelliser.
Or s’il existe, pour répondre aux préoccupations écologiques et sociales, des normes et des labels qui certifient soit la dimension écologique du produit, soit l’aspect équitable ou soit que les produits n’ont pas été testés sur des animaux, un problème d’importance majeure assombrit toujours l’industrie de la mode et ne fait l’objet d’aucun label : le travail des enfants.
Selon Unicef, 150 millions d’enfants seraient exploités dans le monde. Le travail infantile touche des mineurs, essentiellement dans les usines et ateliers textiles, où ils vivent souvent dans des conditions pénibles : journées de 10 heures ou plus, rémunérations injustes, etc.
Un groupe d’éducateurs néo-zélandais cherche à mobiliser entreprises et consommateurs pour l’éradication du travail des enfants. Pour ce faire, ils ont créé un label identifiant les vêtements produits sans aucune exploitation des enfants au cours des différentes étapes de leur fabrication : de la production des matériaux à l’arrivé des produits finis en rayons.
Le label Child Labor Free
Ce label, nommé Child Labor Free, en anglais « sans travail des enfants », peut être attribué à toute marque qui en fait la demande. Une inspection poussée et un audit strict des compagnies candidates sont alors opérés par un cabinet indépendant, qui va enquêter autant sur l’entreprise elle-même que tous ses fournisseurs et ses chaînes de distribution.
De cette façon, tous les vêtements portant le label Child Labor Free assureront au consommateur que la marque a suivi une démarche éthique de A à Z et mis en place les recommandations faites par le cabinet d’audit.
Par cette action, le collectif créateur, en collaboration avec l’Unicef et Saatchi & Saatchi, vise également à venir en aide aux régions les plus touchées par le problème afin de trouver des alternatives au travail des enfants et d’enclencher une transition, pour que les mineurs puissent retrouver la liberté d’être des enfants.
Mais Child Labor Free est plus qu’un label. Il s’agit aussi du nom donné au mouvement, qui vise à « transformer la consommation en une monnaie sociale, utiliser le pouvoir de la demande des consommateurs et trouver des solutions positives au travail des enfants ».
Michelle Pratt, la présidente et fondatrice de Child Labor Free, affirme que « le label a pour ambition de devenir un standard reconnu au niveau mondial ».
Pour donner de la visibilité à l’initiative, le groupe est en train de préparer une campagne de lancement lors la Semaine de la Mode en Nouvelle Zélande, à la fin du mois d’août. Plusieurs compagnies ont déjà volontairement choisi de joindre Child Labor Free. Ces entreprises collaborent avec le mouvement pour améliorer les systèmes de collections d’informations et d’accréditation, ainsi que pour combler les éventuelles lacunes.
Selon Michelle Pratt, il ne s’agit que de la phase pilote, le but ultime étant d’établir un standard mondial tant pour la mode que pour les meubles, les jouets, les produits de nettoyage, les cosmétiques et toutes sortes de produits.
Pour en savoir plus : www.childlaborfree.com
Article intéressant !
Pardonnez-moi la remarques suivante, car l’adjectif m’a frappée : on parle de travail des enfants ; en effet, infantile signifie relatif aux nourrissons (espérons que les fabricants ne poussent pas la cruauté au point de vous faire trimer au berceau).
*remarque (après réflexion, une m’a paru suffire).
Merci beaucoup j’adore !