Chine : les animaux menacés finissent toujours à la marmite !

Des animaux menacés d’extinction consommés pour leur vertu « santé »

Au-delà du côté « exotique et défendu » que peut apporter le fait de consommer un animal en voie de disparition ou interdit à la vente, c’est un tout autre aspect qui est mis en avant par les Chinois : l’argument santé. En effet, au sud de la Chine, une tradition culinaire appelée « saveur sauvage » veut que la consommation d’animaux rares tels que le tigre, la tortue ou le serpent ait des effets bénéfiques pour la santé. Ainsi, la tortue en ragoût guérit le cancer, la viande de crocodile soulage l’asthme, les écailles de pangolin régulent les menstruations et le venin de scorpion aide les victimes d’AVC…

Une demande accrue et des règlementations mises à mal pour préserver les espèces animales

En 1989, Pékin a adopté ses premières lois visant à interdire le trafic de dizaines d’espèces dont le pangolin. Mais leur application s’est toujours heurtée à la demande, en hausse constante.

En avril 2014, le parlement national a approuvé une nouvelle interprétation de ces lois. Cette dernière permettrait de condamner des consommateurs et des vendeurs d’espèces menacées à des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.

Pourtant, on peut vraiment dire qu’aujourd’hui, la médecine « traditionnelle » chinoise s’est éloignée de ses principes fondateurs taoïstes, qui prêche les vertus de la compassion, de la frugalité et de l’humilité. Sa pratique est à présent réduite à une coquille vide de ce qu’elle contenait autrefois, dénuée de toute compassion et n’ayant plus l’harmonie comme guide, mais l’étalage de la richesse et des égos surdimensionnés à nourrir !

Une gastronomie qui n’est pas sans risques

Comme le montre l’actualité récente, avec l’apparition d’un coronavirus dangereux en Chine, la consommation de viande présente des risques pour la santé humaine. En effet, la menace actuelle est originaire d’un petit marché, sorte de ménagerie sordide où cohabitaient toutes sortes d’espèces.

Cette nouvelle infection nommée « 2019-nCoV » est proche du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), qui était apparu en novembre 2002 dans la province du Guangdong, toujours en Chine, transmise par les civettes (sorte de petite martre). Or les virus changent constamment et il arrive que ceux portés par les animaux deviennent assez puissants pour infecter les humains.

Avant que la transmission interhumaine n’apparaisse par mutation, le virus est d’abord passer d’un animal vers des humains. Les études montrent que le génome provient des coronavirus SARS présents chez les chauve-souris, mais qu’ils ont subit une mutation supplémentaire en passant par les serpents qui sont des prédateurs de la chauve-souris(3).

C’est en consommant la viande de serpent que le virus a été transmis à l’Homme. C’est visiblement une mutation du code génétique lui aurait fourni sa capacité à passer d’espèce en espèce, chez les serpents puis chez les humains. Au départ, les autorités sanitaires ont pensé que le virus ne pouvait se transmettre que des animaux entre eux ou vers les humains, mais aujourd’hui on voit bien que non : le dernier bilan fait état de 26 morts et de 830 malades déclarés. Et plus de 40 millions de personnes sont désormais en quarantaine en Chine !

Article mis à jour et republié

Illustration bannière : Certains bouchers en Chine vendent des viandes atypiques – © Gwoeii Shutterstock