L’esclavage existe encore. Selon des ONG, 1 produit en coton sur 5 est issu d’un camp de travail chinois où est exploité une minorité ethnique, les Ouïghours. Une atteinte aux droits humains qui devrait nous amener à revoir notre manière de consommer.
Ouïghours – Une minorité ethnique dans des camps de travail
On entend parler du problème des Ouïghours depuis de nombreuses années, mais la conscience internationale semble ne se réveiller que depuis quelques jours… Il s’agit d’une minorité ethnique turcophone de confession musulmane qui vit principalement dans le Xinjiang, où sont issus 84 % de la production de coton de la Chine.
Dans le collimateur de Pékin, cette minorité subit depuis des années, un traitement choquant : stérilisations forcées et séquestration dans des camps d’internement officiellement appelés « camps de rééducation politique » visant surtout à endoctriner et exterminer cette minorité.
1,8 millions de Ouïghours vivent dans cette région de l’ouest du pays et sont exploités pour ramasser une des principales matières premières de l’industrie textile.
Les Ouïghours sont regroupés dans des camps de travail du Xinjiang où ils sont surveillés par des gardiens(1). Des conditions de travail qui vont à l’encontre des droits humains et que 180 ONG ont dénoncées. Ces dernières estiment « qu’au moins un produit en coton sur cinq vendu dans le monde est obtenu grâce au coton produit dans les camps de travail du Xinjiang » lit-on dans les colonnes de CNews.
Qui est complice ?
Une accusation que Pékin nie en bloc. Ainsi, lorsque le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a condamné le 21 juillet 2020 les agissements de la Chine à l’égard des Ouïghours et réclamé l’envoi d’observateurs indépendants, il s’est fait accuser de « mensonges ».
Quant à l’industrie textile, elle réagit, pour l’instant, encore trop mollement. « H&M et Ikea avaient déjà déclaré qu’ils n’achèteraient plus de coton qui proviendrait de la région » remarquent néanmoins nos confrères de CNews.
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L’industrie textile serait donc plus ou moins complice de la situation et ne s’en enorgueillit d’ailleurs pas auprès de ses clients(2)… Que le ramassage de coton puisse encore se dérouler sous une forme d’esclavage moderne est particulièrement choquant de nos jours.
En mai dernier, Novethic dénonçait le fait que « plus de 80 marques internationales [sont] soupçonnées d’être impliquées dans le travail forcé des Ouïgours en Chine : Apple, Nike, Adidas, Fila, H&M, Uniqlo, Microsoft, Siemens, Volkswagen, BMW, Alstom ou Bombardier(3)…
Pour éviter de le cautionner il ne nous reste plus qu’à bien choisir nos vêtements en privilégiant des matières issues du commerce équitable.
Des femmes ouighours dans une usine textile © Azamat Imanaliev / Shutterstock
- https://www.aspi.org.au/report/uyghurs-sale
- https://www.japanfm.fr/le-travail-force-ouighour-est-il-dans-votre-chaine-dapprovisionnement/
- https://www.novethic.fr/actualite/social/conditions-de-travail/isr-rse/apple-nike-ou-sony-plus-de-80-marques-internationales-soupconnees-d-etre-impliquees-dans-le-travail-force-des-ouigours-en-chine-148314.html
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