Les Chinois peuvent espérer voir grimper leur espérance de vie de plus de deux ans. Ce serait, selon une étude, une des conséquences de la guerre que le pays est en train de remporter sur la pollution.
Le taux de particules fines a baissé de 32 % en quatre ans
La Chine serait en train de remporter la guerre contre la pollution atmosphérique, au point d’esquisser une augmentation de l’espérance de vie, selon une étude américaine rendue publique mi-mars 2018 et relayée sur le New York Times(1). Et il s’agit d’une nouvelle importante car la Chine est le premier pollueur mondial. Pour parvenir à ces résultats, des données ont été collectées par 200 récepteurs répartis dans tout le pays.
Puis l’Université de Chicago a calculé que le taux de particules fines, très nuisibles pour la santé, avait baissé de 32 % entre 2013 et 2017. Ainsi, si cette tendance se maintenait, l’espérance de vie moyenne des Chinois augmenterait de 2,4 ans, selon l’étude. À titre de comparaison, il a fallu plus d’une dizaine d’années aux États-Unis pour parvenir à une amélioration comparable après l’adoption d’une loi sur l’air en 1970.
Un plan contre la pollution lancé en Chine en 2013
Pour rappel, les particules fines (PM 2,5) jouent un rôle dans les maladies cardiovasculaires et respiratoires ainsi que le cancer. Et la Chine pourrait éviter 3 millions de décès prématurés chaque année, simplement en réduisant sa pollution atmosphérique au niveau recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), selon une étude publiée dans la revue The British Medical Journal (BMJ).
En effet, l’OMS recommande pour sa part de baisser le taux de particules fines à 20μg/m3 en moyenne annuelle. Or selon des chiffres publiés l’an dernier, plus de 80 % des personnes vivant dans des zones urbaines, au niveau mondial, sont exposées à des niveaux de pollution dépassant cette limite. Ainsi, sous la pression de l’opinion publique, le régime chinois a dû se résoudre à lancer en 2013 un plan contre la pollution destiné à réduire d’un quart la concentration de particules fines dans certaines régions clés comme autour de Pékin et Shanghai.
La fin du chauffage au charbon
Mais la politique antipollution a toutefois un coût, tant économique que social. En effet, les autorités ont notamment ordonné la fermeture de milliers d’usines trop proches des centres-villes. Elles ont également décrété fin 2017 la fin du chauffage au charbon, la principale source d’énergie en Chine, dans des régions du nord du pays, avant même que des systèmes de chauffage au gaz aient pu être installés.
Des écoles de la province du Hebei, au Nord du pays, ont dû se résoudre à faire classe dans la cour, où la température était moins froide qu’à l’intérieur. L’air durant l’hiver, traditionnellement très pollué dans le nord de la Chine, a été relativement pur cette année, mais un pic de pollution frappait Pékin encore ce mardi 13 mars, avec un taux de particules fines supérieur à 300 microgrammes par m3, soit plus de 12 fois la norme recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La guerre ne fait donc que commencer.