Certes interdit en agriculture en Europe (grâce au travail des ONG), le chlorpyrifos arrive malgré tout sur notre territoire avec les fruits et légumes importés.
Chlorpyrifos – Un pesticide qui favorise l’accumulation du gras dans le corps
Le chlorpyrifos est un redoutable pesticide, mais il a aussi des effets néfastes sur la santé humaine. L’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) avait déjà confirmé en 2019, sa génotoxicité et ses effets neurotoxiques pour le développement, et pouvant notamment entraîner des déficiences préoccupantes et irréversibles chez l’enfant(1). Pour cette raison, depuis fin 2020, les agriculteurs européens ont interdiction de l’utiliser.
Mais cela ne veut pas dire que des fruits et légumes contaminés par ce pesticide ne sont pas présents sur le marché européen : la même réglementation n’existe pas pour les produits importés, ce qui fait qu’une pomme, une tomate ou du riz cultivés en dehors de l’Union européenne avec utilisation de ce pesticide peut très bien se retrouver dans les grandes surfaces françaises.
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Un lien entre chlorpyrifos et obésité
Mais le chlorpyrifos n’est pas seulement génotoxique et neurotoxique pour le développement. Il cause aussi l’obésité, du moins chez les souris, comme viennent de le démontrer des chercheurs de l’Université McMaster (Canada)(2). Comme on le sait, l’obésité résulte d’un déséquilibre entre consommation, absorption et dépense d’énergie. Chez les souris comme chez les humains, la consommation de nourriture engendre la thermogénèse, c’est-à-dire l’émission d’énergie sous forme de chaleur via l’activation du tissu adipeux brun.
Or, le chlorpyrifos agit comme suppresseur de la protéine UCP1, ce qui a pour conséquence de réduire le phénomène de thermogénèse et contribue ainsi au développement de l’obésité et à celui de la stéatose hépatique non alcoolique.
L’obésité est en effet un facteur de risque pour le développement de l’hépatite de type 2, de stéatose hépatique non alcoolique et de maladies cardiovasculaires. Même un surplus calorique de 10 à 30 kcal par jour suffit pour enclencher le développement de ces maladies.
Par le passé, d’autres études avaient pointé le lien entre le chlorpyrifos d’une part et le développement d’obésité et un dérèglement du niveau de glucose d’autre part. L’hypothèse était que ces phénomènes pourraient être liés à l’altération du microbiome de l’estomac ou à l’altération de l’équilibre entre consommation et dépense d’énergie.
Les chercheurs alertent aussi sur l’omniprésence du chlorpyrifos. Outre les fruits et légumes, il a été détecté, en proportions variables, dans les céréales, les haricots, les noix, les produits laitiers, la viande, le poisson et les oeufs. Une raison de plus de consommer local et donc de saison !
Illustration bannière : Des chercheurs estiment qu’un pesticide pourrait être en partie responsable de l’épidémie mondiale d’obésité – © CHIVI SEYFETTIN
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