Les occasions de manger ou offrir du chocolat ne manquent pas. Toujours d’excellentes raisons de croquer un délicieux petit carré de chocolat. Mais en faisant l’impasse sur le travail des enfants…
Le travail des enfants dans les plantations de cacao africaines : un million d’enfants exploités
Les pays d’Afrique de l’Ouest sont les principaux producteurs de cacao : plus de 70 % de la production mondiale y est cultivée. Les plantations y sont essentiellement familiales, et nécessitent une main-d’oeuvre importante.
Les enfants se retrouvent souvent à travailler sur les exploitations, en contact avec les produits chimiques et pesticides, nocifs pour eux et pour l’environnement. Entre 500.000 et 1 million d’enfants(1) travailleraient dans ces plantations d’Afrique de l’Ouest, au détriment de leur éducation et de leur santé.
Ce chiffre est même en augmentation : le travail des enfants a augmenté de 48 % en Côte d’Ivoire, principal pays producteur(2).
Exposition aux pesticides, aux engrais
Ce rapport précise que les enfants sont moins occupés dans les travaux des champs classiques, mais plutôt dans l’utilisation des pesticides, des engrais, sans masques, ni bottes, ni gants. La santé de ces enfants est donc directement mise en danger.
L’essentiel de la production de chocolat et produits chocolatés est détenu par des multinationales peu regardantes sur les droits humains. Ainsi, les marques Nestlé, Mars et Hershey’s ont été poursuivies en justice par un cabinet d’avocats américain, d’après un article du Monde(3).
C’est encore une fois les plantations ivoiriennes qui sont visées : les plantations qui produisent du cacao pour ces marques sont soupçonnées de faire travailler de force les enfants, non rémunérés. « Les exploitants vont jusqu’à enlever des enfants de pays voisins pour venir les faire travailler en Côte d’Ivoire », explique l’article. Les marques incriminées semblent pourtant vouloir faire des efforts, mais les contrôles sur place sont inutiles ou insuffisants.
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Quels labels pour consommer citoyen ?
Les grandes marques utilisent parfois les labels Rainforest Alliance et Utz pour certifier leur chocolat. Le premier correspond à une certification environnementale, le deuxième contrôle le respect des droits humains sur les plantations. Toutefois, le contrôle effectué par ces organismes est insuffisant. D’après une enquête menée par les chercheurs du CIRAD, « sur 160 plantations ivoiriennes, entre 80 certifiées Rainforest Alliance et 80 non-certifiées, les différences sont ténues ».
Aujourd’hui, le principal label qui garantit des conditions de travail décentes et le respect de l’environnement est le label de commerce équitable Max Havelaar. Le chocolat certifié Max Havelaar offre des garanties de prix aux producteurs et la garantie du respect des droits humains, notamment des enfants. Même si la production de cacao équitable est en hausse, avec 140.000 producteurs certifiés, elle ne représente qu’1,2 % de la production totale de cacao.
Le classement des marques
L’ONG Green America(5) a réalisé un classement des marques de chocolat les plus vertueuses et celles à éviter. Si certaines sont typiquement américaines, on retient dans le top la marque équitable Alter Eco, en milieu de palmarès Mars, Nestlé et Lindt. Les moins bien classées sont les marques Ferrero et Godiva. L’ONG a d’ailleurs appelé Godiva à plus de transparence et à changer ses pratiques pour un chocolat plus éthique et plus durable(4).
Pour acheter du chocolat en étant certain de l’absence du travail des enfants, tournez-vous vers des marques spécialisées dans le commerce équitable, comme Puerto Cacao, Artisans du Monde ou Ethiquable.
Ethiquable par exemple, travaille, pour ses chocolats, avec une coopérative de producteurs haïtiens. Le chocolat d’Haïti est un grand cru de particulièrement bonne qualité et peu présent dans l’offre classique des distributeurs. Ce partenariat garantit de nouvelles plantations dans un pays dévasté par la déforestation et les séismes meurtriers, et le différentiel « permet de payer le cacao aux paysans 30 % de plus que les intermédiaires locaux, tout en couvrant des investissements (séchoirs, locaux…) et des actions de formation et d’animation », rapporte Ethiquable.
Alors, pour allier l’utile à l’agréable, mangez du chocolat équitable toute l’année !
- International Labor Rights Forum
- D’après une étude de William Bertrand et Elké de Brulu de l’université de Tulare (USA)
- Nestlé, Mars et Hershey’s visés par une plainte sur la traite des enfants http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2015/10/02/nestle-mars-et-hershey-s-vises-par-une-plainte-sur-la-traite-des-enfants_4781645_1656994.html
- Pour signer la pétition demandant plus de transparence à Godiva http://action.greenamerica.org/p/dia/action3/common/public/?action_KEY=18275
- https://www.greenamerica.org/end-child-labor-cocoa/cocoa-barometer-report-2018
c’est sûr, c’est beaucoup mieux quand ils portent des armes ou se livrent à la prostitution…