La civilisation qui a détruit sa forêt : les Khmers
L’Empire khmer était un puissant royaume situé dans le Sud-Est asiatique, couvrant une zone actuellement occupée par le Cambodge, le Laos, le Viet Nâm, la Thaïlande et une partie du Myanmar et de la Malaisie. Témoins de la richesse des Khmers, les temples monumentaux d’Angkor Vat, construits entre les VIIIe et XIVe siècles, se dressent toujours à Siem Reap au Cambodge.
Les motifs du déclin de cet empire et de l’abandon du site d’Angkor ne sont toujours pas certains, mais la probabilité d’une catastrophe écologique est très forte. Une étude internationale, menée conjointement par l’Université de Sydney, l’École Française d’Extrême-Orient et l’autorité Apsara du gouvernement cambodgien, semblerait avoir établi une corrélation avec un changement climatique.
Une longue période de sécheresse aurait déstructuré l’économie et la vie à Angkor. En effet, les Khmers avaient développé dans cette cité de vastes réseaux de canaux et de réservoirs, utilisés tant pour les déplacements et le commerce que pour l’irrigation des cultures. Face à la pénurie d’eau, cette infrastructure est tombée en désuétude et les habitants ont quitté la ville.
Mais les Khmers eux-même, pourraient bien être la cause principale de l’effondrement de leur Empire, puisque pour cultiver le riz et développer leurs cités, ils ont du déforester presque toute la région. Cette absence d’arbres aurait alors cassé le cycle naturel des moussons, si bien qu’entre la fin du XIVe siècle et le début du XVe, il n’y aurait pas eu suffisamment de précipitations. L’observation des cernes annuelles de troncs d’arbres au Viet Nâm appuie cette thèse. Le cycle des moussons s’est rétabli dans le courant du XVIIe siècle, mais à ce moment-là, les Khmers n’existaient déjà plus.
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