Climat : l'ONU alerte, on est au bord du gouffre !

L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), branche de l’ONU, a déclaré une « alerte rouge » sur l’état du climat global. Ce signal d’alarme découle des records enregistrés : l’année 2023 s’est révélée être la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés météorologiques il y a 174 ans. La température moyenne en surface de la Terre a atteint 1,45°C au-dessus des niveaux pré-industriels de 1850-1900, flirtant dangereusement avec la limite de 1,5°C fixée par l’Accord de Paris.

2023 : année de tous les mauvais records pour le climat

Les données recueillies par l’OMM, relayées dans le rapport publié le 19 mars 2024, dévoilent des records inquiétants. La température des océans, leur acidification, la montée du niveau des mers et la fonte des glaces de l’Antarctique ont atteint des niveaux jamais vus auparavant. En février 2023, l’étendue des glaces de l’Antarctique a été la plus basse enregistrée depuis le début de l’observation par satellite en 1979, avec un déficit d’1 million de kilomètres carrés, soit l’équivalent de la superficie combinée de la France et de l’Allemagne.

Les populations, sans surprise, en souffrent grandement. Les catastrophes liées au climat, telles que canicules, inondations, sécheresses, incendies et cyclones, ont un impact direct sur le développement et la sécurité alimentaire. Et la conséquence est simple : le nombre de personnes souffrant de l’insécurité alimentaire a plus que doublé en quatre ans, passant de 149 à 333 millions dans les 78 pays suivis par le Programme alimentaire mondial (PAM). Et, en parallèle, la fonte des glaces fait grimper le niveau des mers et océans à une vitesse record tandis que les incendies et les catastrophes climatiques se multiplient et gagnent en intensité.

L’Organisation météorologique mondiale, @wmo, a sonné l’alerte 🔴 dans son nouveau rapport annuel sur l’état du climat global publié ce mardi.

Il est encore temps d’agir, selon @antonioguterres, mais les dirigeants doivent se mobiliser « maintenant ».https://t.co/U9pOPD3m8r pic.twitter.com/DaP8mTqnLT

— Nations Unies (ONU) (@ONU_fr) March 19, 2024

EDITO – La vérité : un climat qui dérange

La transition énergétique serait-elle le dernier espoir ?

Malgré ce tableau sombre, l’OMM souligne un point positif : la transition vers les énergies renouvelables. La capacité de production d’énergies renouvelables ajoutée en 2023 a augmenté de presque 50 % par rapport à 2022.

Toutefois, l’OMM met en évidence un défi majeur : le financement de l’action climatique. Les flux financiers liés au climat ont presque doublé entre 2019-2020 et 2021-2022, atteignant 1.300 milliards de dollars. Cependant, ces investissements doivent être multipliés par six pour atteindre 9.000 milliards de dollars d’ici 2030 afin de rester dans les limites fixées par l’Accord de Paris. Comme l’affirme l’OMM, « le coût de l’inaction est plus élevé que celui de l’action climatique ».

Dans ce contexte, Celeste Saulo, Secrétaire générale de l’OMM, insiste sur l’urgence de la situation : « Jamais nous n’avons été aussi proches – quoique sur une base temporaire pour le moment – de la limite de 1,5° Celsius fixée par l’Accord de Paris sur le changement climatique ».