Il y en a du monde sous nos pieds ! Le cloporte, un détritivore de premier ordre qui permet d’activer la vie des sols, a une place de choix encore faut-il la lui laisser.
Le cloporte au jardin, fascinant auxiliaire de la vie des sols
Toute la vie que l’on peut trouver dans un sol est classée habituellement en cinq catégories des plus petits organismes aux plus gros :
- les micro-organismes comme les champignons ou les bactéries
- la microfaune telle que les nématodes
- la mésofaune avec les acariens ou les fameuses collemboles
- la macrofaune constituée des vers de terre ou encore de nos amis les cloportes
- la mégafaune dont font partie les taupes ou les musaraignes
Qui est le cloporte ?
Le cloporte est un animal étonnant, et c’est là une chose importante à savoir pour bien comprendre son rôle dans la vie d’un sol, mais aussi pour mieux saisir comment le favoriser.
Avec plus ou moins 160 espèces en France, les cloportes sont relativement connus. Soulevez une planche laissée à l’abandon depuis longtemps et il y a de fortes chances que vous y trouviez des cloportes aux côtés des limaces.
Mais pourquoi donc le cloporte aime tant les milieux ombragés ? Parce que le cet auxiliaire de la vie des sols est un… crustacé ! Seul crustacé entièrement terrestre, il s’est adapté de manière à garder au maximum l’eau dans son corps, d’où son étrange carapace.
Il affectionne donc tout particulièrement les milieux humides où les femelles vont pondre leurs oeufs en les gardant fixés en dessous de leur corps comme le feraient des marsupiaux.
Les cloportes sont également des bio-indicateurs de la qualité des sols comme le sont aussi désormais les escargots. Leur présence ou non sur un terrain peut indiquer la présence de métaux lourds en trop grande quantité et l’analyse des résidus de métaux lourds dans leur corps peut donner de sérieuses indications sur la pollution environnante !
Quel rôle joue-t-il ?
Le cloporte est un détritivore, c’est-à-dire qu’il se nourrit de détritus végétaux en tous genres. C’est d’ailleurs pour cela qu’il adore les composts. Un brin d’herbe tombé par ci, un morceau de feuille, un bout de racine et une multitude d’autres éléments végétaux que l’on appelle la « nécromasse » constituent leur alimentation.
Tous ces détritus font le régal du cloporte qui, en les consommant, accélère leur décomposition et permet donc un effet boosteur dans le cycle de vie des sols. En effet les excréments des cloportes vont ensuite naturellement enrichir le sol en azote et autres composés que l’on retrouve habituellement dans n’importe quel engrais.
En résumé, le cloporte nettoie et enrichit votre potager tout au long de ses 2 à 4 ans de vie… Pour un crustacé à la mauvaise réputation, il y a de quoi s’étonner !
Comment les attirer ou les garder dans son potager ?
Rien de bien compliqué en réalité, il suffit d’avoir un compost que vous alimenter régulièrement et de manière efficace (pensez à l’ajout régulier de « matière verte », les cloportes en sont friands).
Au-delà du compost, utiliser les différentes techniques et types de paillages va également permettre aux cloportes non seulement de s’y réfugier, mais aussi d’y trouver de quoi manger.
Enfin, laissez pousser les choses ! Ce que vous considérez comme de « mauvaises herbes » n’entre pas forcément en concurrence avec vos plantations. Laisser les choses pousser afin d’avoir un couvert végétal permanent, comme avec le paillage, donnera un milieu de vie idéal pour les cloportes.