Une « marche pour la santé environnementale » reliera Fos-sur-Mer à Paris entre le 1er mai et le 30 juin prochains, pour appeler l’État à agir plus fortement contre les pollutions, la malbouffe ou encore l’exposition aux produits toxiques, selon les organisateurs de cet événement.
Une marche pour la santé environnementale menée par diverses associations
Le 1er mai se tiendra la marche pour la santé environnementale. « Nous ne voulons plus mourir empoisonnés, asphyxiés, intoxiqués. » Voilà ce que déclarent les différentes associations qui organisent cette « Marche des cobayes ». Cet événement est porté par des dizaines d’ONG diverses comme l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT), Les amis de la Terre, le collectif Stop nitrites, Justice pesticides, Générations Futures, la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations ou encore le Réseau sortir du nucléaire, pour n’en citer que quelques unes, aux côtés de Michèle Rivasi, députée européenne.
Cette manifestation est également soutenue par de nombreux lanceurs d’alertes et personnalités publiques comme Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement, Marie-Monique Robin, auteur du célèbre ouvrage Le Monde contre Monsanto, Marie-Odile Bertella Geffroy, ancienne magistrate responsable du Pôle santé de la Cour d’appel de Paris…
Des directeurs d’ONG, des politiques, des avocats, des scientifiques, des journalistes… ils seront tous réunis contre la pollution de l’environnement, pour la préservation de la biodiversité et de la santé humaine.
Voici leur appel aux citoyens à participer à ce grand mouvement de protestation : « Alors que les maladies infectieuses ont largement baissé au XXe siècle en raison de l’hygiène et de la nutrition, les maladies chroniques dites maladies de ‘société’ ont explosé : cancers, allergies, autisme, hyperactivité, maladies auto-immunes, infertilité, obésité, perturbations hormonales, pubertés précoces, maladies liées au effets secondaires de certains médicaments et vaccins, électro-hypersensibilité… Toutes ces maladies ont pour cause la dégradation de notre environnement et la ‘folie’ de notre mode de vie ».
Une initiative née après l’affaire du Levothyrox
La trentaine d’ONG et associations de victimes portent donc cette initiative née après l’affaire du Levothyrox. L’idée est de « rompre l’isolement des victimes » et de « créer un mouvement citoyen contre l’inertie des pouvoirs publics en matière de santé environnementale », souligne leur communiqué. Si ces marcheurs appellent à la justice, ils portent aussi des revendications : « Marchons pour en finir avec le tout pouvoir des lobbies industriels qui s’infiltrent dans les évaluations scientifiques et la réglementation. Marchons pour exiger le droit fondamental à un air sain, une alimentation saine, une médecine saine. Refusons d’être des cobayes ! ».
La marche partira le 1er mai de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), territoire très exposé aux pollutions industrielles. Chaque étape où seront organisées des réunions publiques, déclinera différents problèmes environnementaux : stockage de boues rouges (résidus de production d’alumine) à Bouc-Bel-Air, pollution de rivière à Saint-Auban, nanotechnologies à Grenoble, pollution de l’air à Chambéry, nitrites dans la charcuterie à Aoste, santé des sous-traitants de l’industrie nucléaire à Belleville-sur-Loire ou sels d’aluminium à Créteil…
Les marcheurs qui se relaieront le long du parcours, accompagnés d’une voiture médicalisée, doivent arriver le 30 juin à Paris, où ils souhaitent manifester depuis l’incinérateur d’Ivry jusqu’à l’Hôtel de ville.
Pour en savoir plus et participer, rendez-vous sur le site de la Marche des Cobayes
Illustration bannière : Rejoignons la marche des cobayes pour fqire un bout de chemin ensemble – © pixelrain
A lire absolument
Peut-être faudrait il commencer par séparer le vrai du faux. Certains risques sont avérés, d’autres hypothétiques. Sinon on risque de passer à coté des vrais problèmes de santé publique. L’échelle des dangers perçue par les français ne correspond pas à la réalité. Les Français minimisent des dangers avérés comme l’automobile, ses 3400 morts et 500 000 blessés, mais craignent des risques hypothétiques comme les antennes relais ou les OGM.
L’Institut Gustave Roussy publie tous les ans un rapport sur l’épidémiologie des cancers qui donne des informations très importantes. C’est une bonne base de départ. Dans les facteurs de mortalité par cancer le tabac arrive de très loin en tête suivi par l’alcool, les infections, les expositions professionnelles, l’obésite, l’inactivité physique etc. (épidémiologie des cancers Gustave Roussy Catherine Hill, Laureen Majed)
A noter que le tabac, l’alcool, la malbouffe etc. sont la plupart du temps inclus dans la définition du mot « environnement » et ses statistiques. Parce qu’étant des facteurs extérieurs à la personne. Le problème est que le mot environnement est perçu par le public essentiellement comme une corruption de l’air et de l’eau. Certains surfent sur cette ambiguïté en toute connaissance de cause mais ils sont plus dans la politique que dans la science.