Harmonia Axyridis, plus connue sous le nom de coccinelle asiatique, a été volontairement introduite en Europe pour combattre les pucerons. Aujourd’hui, cette décision est regrettée par de nombreux entomologues.
Coccinelle asiatique : une introduction bien intentionnée
Au départ, l’introduction de la coccinelle asiatique en Europe avait un objectif louable : remplacer les pesticides et lutter naturellement contre les pucerons qui nuisaient à nos jardins et vergers. En effet, dès le XIXe siècle, des entomologues avaient déjà utilisé des prédateurs naturels pour combattre des nuisibles, comme la cochenille australienne du citronnier en Californie. Cette approche avait été couronnée de succès, poussant les scientifiques à reproduire ce modèle avec la coccinelle asiatique.
Cependant, la situation a rapidement évolué. Étienne Branquart, spécialiste de ces insectes à l’université de Liège, a documenté l’invasion en Belgique dès 2001. À cette époque, les premiers cas de reproduction en conditions naturelles ont été observés près des serres expérimentales d’un élevage à Gand. En seulement trois ans, ces insectes se sont répandus presque partout, racontait-il au Parisien.
Un insecte qui en mange d’autres et qui secrète une substance toxique
La coccinelle asiatique, bien que similaire en apparence à sa cousine européenne, présente des caractéristiques distinctes. Elle peut avoir jusqu’à 19 points sur sa carapace, contrairement à la coccinelle européenne qui en a entre deux et sept. De plus, la coccinelle asiatique est plus orange, tandis que l’européenne est rouge.
Mais ce n’est pas seulement leur apparence qui diffère. La coccinelle asiatique est dotée d’une stratégie de survie redoutable. Dès le stade larvaire, elle se montre plus agressive, écartant la concurrence grâce à ses épines et une substance toxique qu’elle sécrète. Adulte, elle est encore plus vorace, capable de manger des larves de papillons et même d’autres coccinelles.
La décision d’introduire la coccinelle asiatique est aujourd’hui regrettée
Le résultat de cette compétitivité est clair : la coccinelle asiatique est maintenant très présente en Belgique, en Allemagne, en France et sur presque tous les continents. Les populations de coccinelles autochtones, telles que les coccinelles bipunctata et septempuctata, sont en déclin.
La décision d’introduire cette espèce en Europe est aujourd’hui largement regrettée. Toujours dans cet entretien au Parisien, Étienne Branquart confie à quel point il est surpris « de la légèreté avec laquelle on a joué aux apprentis sorciers » en introduisant la coccinelle asiatique. Une leçon à retenir pour les futures introductions d’espèces.
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