L’obsolescence programmée ne touche pas que les appareils électriques ou électroniques. De plus en plus de produits du quotidien sont concernés par cette tactique des fabricants pour nous faire consommer toujours plus. Parmi eux, les vêtements sont de moins en moins durables, malgré tout notre soin ; et en première ligne, les collants, bons à jeter après quelques utilisations. L’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) en a fait un de ses chevaux de bataille.
Et si les collants étaient programmés pour ne pas durer ?
L’association HOP a ainsi mené un sondage auprès de 500 utilisatrices. Pour 70 % de chanceuses, les collants se filent après 5 utilisations, tout au plus ! Un poids sur le porte-monnaie : « le budget collant peut monter jusqu’à 216 euros par an et par personne », mais aussi sur la planète, puisque les collants neufs sont fabriqués essentiellement à partir de ressources non renouvelables (dérivés du pétrole), précise l’association.
L’obsolescence programmée des collants
Pour HOP, il s’agit d’une tactique délibérée (presque ancestrale pour le coup) de la part des fabricants : « en 1937, un chimiste de la firme DuPont de Nemours dépose le brevet d’une fibre textile particulièrement résistante, quasiment inusable : le nylon. Très rapidement les consommatrices réservent aux premiers bas de nylon un succès fulgurant qui fait vite réfléchir les commerciaux : inusable = durable = pas renouvelé = perte de profit. La formule chimique sera vite modifiée afin de fragiliser le tissage. Depuis, les bas filent et finissent à la poubelle parfois au bout de seulement quelques heures d’utilisation »…
Les fabricants, eux, rétorquent que les consommatrices ne veulent pas payer plus cher une paire de collants plus résistants, et qu’ils sont donc obligés de fabriquer des articles bon marché, donc peu solides.
Que faire pour prolonger la durée de vie de ses collants ?
On peut lutter contre l’obsolescence programmée des collants de plusieurs manières : tout d’abord, en choisissant des modèles plus résistants : en laine ou en coton, ou de 50 deniers minimum. Certaines marques proposent des collants qui durent, à privilégier, comme Wolford, Swedish Stockings ou Bleu Forêt.
Malgré tous vos efforts, vos collants sont filés ? Ne les mettez surtout pas à la poubelle ! Vous pouvez les réutiliser pour… vous laver les mains ! Coupez le collant, mettez-y tous vos petits morceaux de savon et nouez-le : vous avez un gant-savon très pratique et 100 % récup ! On peut aussi les découper en anneaux pour en faire des élastiques à cheveux.
Astuce
Saviez-vous que les Japonaises fabriquent des éponges inusables avec leurs vieux collants ? Imitons-les : la technique du tawashi, qui existait bien avant les brevets industriels et l’obsolescence programmée, est libre de droits et zéro déchet. Et en plus, quelques belles économies à la clé !
Sinon, n’oubliez pas que tous les textiles sont recyclables : vous pouvez donc mettre vos vieux collants, même inutilisables, dans la borne de tri la plus proche de chez vous pour qu’ils soient valorisés.