C’est une maladie de la peau répandue partout dans le monde : la dermatite atopique, mieux connue sous le nom d’eczéma. Aucun traitement n’existe à ce jour, seuls les symptômes sont traités avec plus ou moins de succès. Mais une nouvelle recherche offre un espoir consistant à combattre le feu… par le feu. Explications.
Eczéma, staphylocoque doré et staphylocoque hominis
La recherche contre l’eczéma avance à grands pas : une bonne nouvelle pour les quelques 2,5 millions de personnes en France qui en souffrent. La maladie chronique qui n’est, certes, pas dangereuse, mais qui a un impact fortement négatif sur la qualité de vie des malades. L’eczéma atopique apparait parfois dès la petite enfance, très fréquent et peut-être très invalidant. Il se caractérise par une peau sèche, avec des lésions érythémateuses assez disséminées et des démangeaisons.
📊🇫🇷 Les Français face à l’#eczéma… De l’exclusion à la dépression
Etude @IfopOpinion x @SanofiGenzymeFR
3e maladie de peau la plus répandue, l’eczéma a des répercussions graves sur la santé psychique et la vie sociale des Français ⬇️
*Réalisée par @francois_kraus x @Ellibec pic.twitter.com/cqvlfge4YJ
— Ifop Opinion (@IfopOpinion) January 28, 2020
Or, en 2016, des chercheurs avaient identifié un lien entre l’apparition de l’eczéma et… la présence de staphylocoque doré (staphylococcus aureus). Ce dernier déclencherait l’eczéma dans une majorité des cas, et augmenterait l’inflammation qui provoque rougeurs et démangeaisons.
Une équipe de chercheurs de la National Jewish Health a publié, le 22 février 2021 sur la prestigieuse revue Nature (1), les résultats d’une première étude qui pourrait ouvrir la voie à un traitement. Une autre bactérie, le staphylococcus hominis, a été identifiée et serait en mesure de tout simplement inhiber voire tuer le staphylocoque doré.
Combattre une bactérie par une bactérie
Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont isolé près de 8.000 souches de staphylocoques, naturellement présents dans la peau saine, pour identifier celle qu’ils ont appelé la « souche universelle », le staphylococcus hominis. Initialement sur la peau de souris, puis dans un essai de phase I sur 54 participants, ils ont donc étudié l’impact de cette bactérie sur la présence de staphylocoque doré… avec des résultats plus que probants.
À lire aussi – Microbiote : ces bactéries, amies de notre peau
La souche universelle a réussi à tuer, ou au minimum à inhiber, le staphylocoque doré présent sur la peau des patients malades. Deux tiers de ces derniers ont ainsi signalé une baisse des symptômes de l’eczéma, comme les démangeaisons ou les rougeurs.
Le traitement est loin de pouvoir être commercialisé, de nombreux tests seront nécessaires et notamment la vérification d’une utilisation possible sur le long terme, mais il présente un avantage considérable par rapport aux traitements actuels : en utilisant une bactérie naturellement présente sur la peau, il n’a aucun effet secondaire.