Au coeur du mouvement de protestation des agriculteurs, on trouve non seulement l’accumulation des normes et des charges, mais aussi la question de leur revenu. Mais combien gagne un agriculteur ?
Des exploitants non salariés
La question posée par les exploitants agricoles est aussi simple qu’évidente : qui, aujourd’hui, serait prêt à travailler 70 heures par semaine, sans savoir combien il gagnera à la fin du mois, sans congés et avec une retraite minuscule ? Alors que 100.000 exploitations agricoles ont disparu en l’espace d’une décennie, selon les chiffres même du ministère de l’Agriculture, la question de leurs revenus est au coeur du problème.
Si les ouvriers agricoles sont salariés d’une exploitation et touchent un salaire fixe, en général proche du Smic, l’agriculteur non salarié, lui, n’est pas dans la même situation. Dirigeant son exploitation, son revenu varie au gré des hausses de charges, du coût des matières premières, et des hausses et baisses de la valeur de ce qu’ils produisent. Selon l’Insee, avant contributions sociales, un agriculteur non salarié à plein temps gagnait en moyenne 1.620 euros par mois.
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Un agriculteur sur sept sans revenus
Mais loin des dirigeants de gigantesques exploitations et de groupes, les revenus varient énormément selon les productions. Ainsi, un éleveur bovin gagnera en moyenne 1.475 euros bruts par mois (soit 300 euros de moins que le Smic), mais un éleveur d’ovins seulement 680 euros. En arboriculture, en 2021, un arboriculteur gagnait en moyenne 2.440 euros par mois, un viticulteur 2.760 euros. Mais à côté, nombreux sont ceux… à tout simplement ne rien gagner ! Ainsi, en 2021, plus d’un exploitant agricole sur sept a eu des revenus nuls ou déficitaires, Il en était de même pour plus d’un éleveur d’ovins ou de caprins sur quatre.
Déjà, en 2019, selon les chiffres de l’Insee, 26 % des agriculteurs vivaient sous le seuil de pauvreté, soit moins de 1.102 euros par mois. Depuis, avec la guerre en Ukraine, l’explosion du coût de l’énergie comme de celui des engrais, et une concurrence de plus en plus mondialisée, leur situation n’a pu que s’aggraver encore. De plus en plus, en parallèle des aides versées annuellement au nom de la PAC (Politique Agricole Commune), les agriculteurs sont bien souvent obligés d’exercer une autre activité afin de se créer un complément de salaire.
Dossier – L’agriculture aujourd’hui
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