Gérer les paysages et les territoires
Second axe de progrès pour l’agroécologie : mieux gérer l’insertion des activités agricoles dans les paysages et les territoire. On parle ici d’ améliorer l’organisation spatiale des parcelles, et des zones fixes (bandes enherbées, haies, zones humides). L’impact des structures paysagères sur les transferts d’eau et de matière est démontré ; par exemple des zones humides artificielles peuvent intercepter les pesticides.
La modification des systèmes de culture, leur arrangement dans l’espace et dans le temps en fonction de la disponibilité en eau permet d’en limiter l’usage. Mettre en place des mélanges de plantes dans « les inter-cultures », produisant du nectar et du pollen favorisent les pollinisateurs (abeilles domestiques).
Maintenir une faune auxiliaire permet de réguler les bioagresseurs mais cela passe par la mise en place de haies composites, de bandes fleuries, leur entretien raisonné, par des interventions mécaniques réduites, par la conservation des arbres morts, ou bien par l’aide à la nidification de rapaces nocturnes ou de chauve-souris.
Gérer durablement les grands cycles (carbone, azote, phosphore…)
Le troisième axe de progrès consiste à réduire la dépendance des systèmes agricoles aux engrais minéraux de synthèse et à mieux utiliser les régulations biologiques des sols.
D’autres actions possibles s’ajoutent à ces efforts, comme l’intégration agriculture-élevage et la gestion des effluents, pour boucler les grands cycles en réduisant les pertes et les rejets.
Autre piste concrète : augmenter la part des légumineuses dans les systèmes de culture permet d’accroître l’entrée d’azote par fixation symbiotique et de limiter les émissions de gaz à effet de serre, (mais pour cela il faut trouver des débouchés en alimentation animale et humaine).
La connaissance de la biodiversité des sols s’est beaucoup améliorée et on dispose aujourd’hui d’outils de diagnostic et de pilotage de la fertilité des sols. Cela permet de mesurer leur capacité à stocker du carbone et à épurer l’eau.
Enfin, ce que les chercheurs appellent « la fermeture des grands cycles » des systèmes intégrés agriculture-élevage, recyclant les matières organiques et valorisant les effluents pour la production d’énergie (méthanisation) .
De tout ceci ressort que l’Inra voit sur quels chemins s’engager pour faire en sorte que l’agriculture moderne nourrisse à la fois les hommes et respectent l’environnement. A suivre … de près ! Il faut noter dans la continuité de cette réflexion de sur l’évolution des systèmes agricoles, le ministre français de l’agriculture a annoncé la mise en place d’une feuille de route pour le développement de l’agroécologie en France (2).
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> Quand l’Inra démontre la supériorité de l’agriculture bio
(1) Depuis 20 ans, l’Inra mène des travaux conjuguant écologie et sciences agronomiques ; il est aujourd’hui 3ème au rang mondial pour les publications scientifiques liées à cette discipline émergente
(2) http://agriculture.gouv.fr/Stephane-LE-FOLL-annonce-la-mise
Ne mélangeons pas tout !
Dans cet article on parle surtout d’amélioration des méthodes néfastes (réductions des antibiotiques, des pesticides et engrais) de l’agriculture conventionnelle mais sans que l’Inra nous dise que ces méthodes sont néfastes pour notre santé.
La perversion de notre système étatique actuel avec le moule de
nos « grandes » écoles d’ingénieurs veut que les français croient à la nécessité d’une agro industrie pour pouvoir manger.
Mais c’est faux ! L’agro industrie est destructrice vis à vis des milieux naturels et des êtres vivants et même vis à vis de nos emplois.
Parlez- nous plutôt de transition et du nombre d’emplois peu qualifiés qui pourrait être créés si le pays s’y engageait…plutôt que de mettre l’Inra en avant à propos de l’évolution très limitée de leurs méthodes !
Ou alors soyez un peu plus critiques dans vos articles.