La décision de se faire tatouer doit être mûrie, surtout lorsqu’il s’agit d’un tatouage permanent. Si cette oeuvre d’art – exposée au regard – est un accessoire de mode pour séduire ou s’affirmer, son caractère permanent fait l’objet de complications au moment où, on décide de l’effacer. Quelles sont les technologies adaptées pour enlever un tatouage permanent ? Quels problèmes et dangers peuvent en découler ? Quant aux alternatives, sont-elles vraiment efficaces ?
Les techniques de détatouage pour retirer un tatouage permanent
Autant le tatouage permanent attire de plus en plus d’adeptes, autant le nombre de personnes tatouées et qui le regrettent, augmente. Pas facile donc de voir au quotidien un tatouage que vous ne supportez plus ! Pour répondre aux demandes de détatouage, diverses technologies sont proposées et assurées par des docteurs ou esthéticiens. Quelles sont-elles ? Comment se pratiquent-elles ?
Les différentes technologies de détatouage
Technologie à laquelle on a très souvent recours, le détatouage au laser serait la plus efficace et la plus sûre, bien que les praticiens ne puissent pas garantir « de retrouver sa peau à l’identique« , prévient le dermatologue Nicolas Kluger.
En effet, grâce à l’appareil Q-Switched, des mouvements alternatifs hautement chauffés et concentrés de lumière sont propulsés sur la peau afin de faire exploser les pigments de tatouage. Le tatouage s’étant éclairci, devient moins visible et l’encre injectée sous la peau, est transformée en fines particules expulsées par l’organisme grâce à la circulation sanguine.
Pour enlever un tatouage, il existe également :
- la technique de dermabrasion. Cette technologie plus douloureuse et essentiellement pratiquée par un esthéticien, permet de « retirer des couches de peau pour arriver jusqu’à l’encre« . Par contre, l’encre reste tout de même un peu visible sur la peau.
- L’intervention chirurgicale. Réalisée à l’aide d’un scalpel par un esthéticien ou un docteur, cette opération douloureuse – même si réalisée sous anesthésie locale – permet de retirer la peau contenant le tatouage. La plaie est ensuite refermée avec la peau se trouvant autour. Mais, elle laisse une cicatrice.
Problèmes et dangers du détatouage
Plus un tatouage est ancien, plus il est difficile d’effacer tous les pigments injectés sous la peau. Comme le souligne Isabelle Catoni (dermatologue), même au laser, les couleurs classiques (rouge, marron, noir, bleu foncé) et les ombrages s’effacent plus facilement, contrairement au jaune, turquoise, rose, vert ou bleu. Quant aux tatouages à l’encre phosphorescente ou blanche, il est quasi impossible de les enlever.
Qu’ils soient petits ou non, les pigments du tatouage peuvent être profondément incrustés sous la peau, rendant ainsi le (ou les) séances de détatouage très douloureuse(s).
Par conséquent, les médecins et esthéticiens sont formels : « le nombre de séances de détatouage est totalement imprévisible », et à Nicolas Kluger de souligner qu’ « un tatouage amateur peut partir au bout de 3 à 6 séances, alors qu’un bras entier demandera jusqu’à 30 ou 40 séances », sachant que le temps minimal entre deux séances doit être de 60 jours.
Interrogés à ce sujet, les patients tatoués comparent cette opération à « une sensation de brûlure très concentrée ». À ces contraintes, s’ajoute aussi le coût financier non négligeable de ces séances.
Les pigments industriels n’étant pas conçus pour un usage humain, les colorants utilisés lors d’un tatouage ne sont pas sans dangers. Quant au recours au laser pour les enlever, on retiendra comme effets secondaires classiques, la chéloïde, l’hyperpigmentation, l’achromie, la cicatrice hypertrophique et même le changement de texture. En ce qui concerne le risque d’oxydo-réduction ou réaction chimique observée entre le titane et le fer, elle provoque une coloration foncée du dessin décoratif réalisé sur la peau.
À noter également que le recours à une technologie pour enlever un tatouage libère dans l’organisme des molécules de sous-produits organiques ou métaux mutagènes, cancérigènes et/ou toxiques. Une fois dans le sang, entraînés vers le réseau lymphatique et les ganglions, ces petits fragments de pigments peuvent être chimiquement modifiés, fragmentés mais pas détruits.
Quant au maquillage permanent sur le sourcil, les yeux ou la bouche par exemple, il est fortement déconseillé que ce tatouage esthétique dit « indélébile » soit réalisé avec ces colorants. En effet, au fil du temps, en raison du vieillissement de la peau, les zones tatouées glissent vers le bas et deviennent inesthétiques. En cas de détatouage au laser, il est difficile d’accéder aux contours (surtout près de l’oeil)…