Compléments alimentaires, le paradoxe français

Les Français, férus de gastronomie, prennent de plus en plus de compléments alimentaires. Raisons d’un paradoxe.

Rédigé par Laure, le 31 May 2015, à 12 h 29 min
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Connus dans le monde entier pour leur gastronomie et leur sens des repas « festifs », les Français apparaissent comme de mauvais élèves sur les bancs de la nutrition la plus élémentaire. Pourtant, en matière de santé, ils se tournent volontiers vers les compléments alimentaires naturels. Un paradoxe qui en dit long sur la nécessité d’encadrer et guider les consommateurs.

Les Français et la nutrition : une histoire compliquée

« Il y a des fibres dans la viande », « le lait, c’est bon pour les os », « il n’y a des protéines que dans la viande »… Voici un florilège d’idées sur la nutrition qu’il est fréquent d’entendre au cours d’une discussion, autour d’un repas, justement. Les Français, pourtant champions de la « bonne cuisine », font preuve d’une ignorance avérée quand on s’avance sur le terrain de la nutrition, enquête à l’appui(1). Chez les enfants, les résultats ne sont pas plus glorieux : 87 % d’entre eux ne savent pas ce qu’est une betterave, d’après une enquête ASEF. Si les Français diversifient plus leurs repas que les Américains(2), par exemple (16,8 % de diversité en France contre 13,6 % aux USA), ils ne s’avèrent pas meilleurs en connaissance des aliments, ni forcément mieux nourris.

Les études du CREDOC donnent même un léger avantage aux Américains(3), notamment dans leur consommation de fruits secs (trois fois plus élevée) et d’acides gras saturés (inférieure aux USA).

© Shutterstock - Olives and Olive Oil on wooden table - http://www.shutterstock.com/fr/pic-278860547/stock-photo-olives-and-olive-oil-on-wooden-table.html

© Shutterstock – huile d’olive et olives sur une table en bois

En France, où les chiffres de consommation du bio décollent (5 milliards d’euros en 2014, soit une progression de 10 %, d’après les derniers chiffres de l’enquête annuelle réalisée par l’Agence Bio et le CSA), les consommateurs se montrent surtout sensibles aux allégations « qualité » des produits (origine, localité, production « bio », savoir-faire…), fidèles à l’esprit de sophistication de la cuisine française, mais se révèlent en réalité peu concernés par l’aspect nutritionnel.

Une solution ? L’éducation, à travers des ateliers, des apprentissages et des découvertes (comme la populaire « Semaine du Goût ») destinés à familiariser les consommateurs, sans oublier leurs enfants, avec certaines notions plus abstraites comme les règles d’une alimentation équilibrée, les variétés des légumes, etc. Mais prenant le contrepied d’une certaine légèreté apparente dans le choix des produits qu’ils consomment, les Français se révèlent particulièrement exigeants en matière de produits de santé, privilégiant notamment les compléments alimentaires naturels et bio. Paradoxe ou complémentarité ?

Compléments alimentaires : les Français plus sérieux

Si les allégations « marketing » des produits alimentaires parviennent souvent sans peine à convaincre les consommateurs et guident certains de leurs actes d’achats, il n’en est pas de même dans le domaine de la santé. Pointilleux, renseignés, exigeants, les Français « peuvent être très méfiants à l’égard de certains produits trop marketing. Le consommateur n’est pas prêt à tout avaler ! », précise Grégory Dubourg(4),  directeur général et fondateur de Nutrikeo consulting, agence spécialisée en conseil et marketing en nutrition-santé.

piluleEffet inverse dans ce domaine aux États-Unis, où l’immense marché des compléments alimentaires (un américain sur deux consomme des compléments) est plongé dans un flou souvent dangereux pour les consommateurs. Avec 20 % de lésions hépatiques constatées en 2013(5), le réseau DILIN (Drug-Induced Leaver Injury Network) tire par exemple la sonnette d’alarme sur les contenus souvent douteux, contaminés aux métaux-lourds et sur les étiquetages des plus obscurs. Mal utilisées, mal vendues, mal fabriquées, les « gélules du bien-être » peuvent s’avérer hautement toxiques.

Attention aux dérives

En France, avec 500 nouveaux produits par mois, des risques de dérives restent possibles. A tel point que l’ANSE (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation) tire la sonnette d’alarme et appelle à la plus grande vigilance(6) : attention aux mélanges, aux produits miracles et à l’automédication(7) ! Les compléments alimentaires « s’adressent à des personne en bonne santé », rappelle le Synadiet. Mais la France, vraisemblablement parce que ce marché plus jeune a tiré les leçons des pratiques d’Outre-Atlantique, dispose d’un certains nombres d’acteurs vigilants sur ces questions.

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Philippe Laratte, président de Boutique Nature, pointe pour sa part la nécessité de se pencher en amont(8) sur la question afin d’écarter tout danger et malentendu, l’essentiel restant l’information fournie aux consommateurs. Il faut « clarifier le conditionnement, l’étiquetage, permettre d’identifier rapidement le complément et son utilité. » Angélique Houlbert, nutritionniste, précise dans un article pour Natexbio(9), la Fédération des professionnels de la filière bio, l’importance du merchandising et de la clarté des rayonnages dans l’orientation du client : « il attend que sa recherche soit facilitée : informations, produits rangés par famille, et personnel formé. »

Philippe Laratte insiste lui-aussi sur la nécessité du conseil et de l’encadrement en amont de la chaîne de consommation : les détaillants et distributeurs(10). « Conseil en point de vente, outils de communication pédagogiques, agencement clair des linéaires constituent les trois axes principaux d’un bon encadrement du consommateur. Ensuite, d’autres outils peuvent être complémentaires comme la venue de spécialistes de santé dans le magasin. » Certains gérants de magasins allient les savoirs et sont eux-mêmes naturopathes(11).

Les différentes enquêtes et leurs résultats montrent une tendance claire dans la consommation des Français, ni paradoxale ni désordonnée : l’attente de conseils dans leurs actes d’achat, en particulier dans le domaine de la santé, d’où une véritable nécessité de la part de marques de structurer une filière professionnelle et responsable, à même d’orienter ses clients.

Références :
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Il est vrai que les Français ont un sérieux manque de connaissance en matière de nutrition ainsi, de nombreux français se basent sur des aprioris qu’ils ont depuis des années sur certains aliments. Il est vrai aussi que malgré le fait qu’un grand nombre ne font pas réellement attention à leur alimentation de tous les jours mais de plus en plus sont tentés par les compléments alimentaires. J’ai trouvé une série d’article intéressant sur les bienfaits des compléments alimentaires naturels : http://www.valebio.com/

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