Alors qu’un Français sur trois recycle ses déchets au sein d’un composteur domestique ou collectif, un certain type de déchets ne doit pas être recyclé en raison de son impossibilité à se dissoudre complètement, prévient ce mardi 29 novembre l’ANSES.
Des déchets aux appellations trompeuses jetés au compost par de nombreux particuliers
Malgré une appellation pouvant induire en erreur, les sacs en plastique labellisés « biodégradables » ou « compostables » ne doivent pas être jetés dans les composteurs, habitude pourtant prise par de nombreux particuliers persuadés de bien faire. Or, malgré leurs dénominations, certaines matières qui ne peuvent se dissoudre complètement dans la terre demeurent polluantes, tient à alerter l’Agence nationale de sécurité alimentaire. « La dégradation totale de tels matériaux n’est pas garantie dans ces composteurs », explique-t-elle. Certes, les sacs en plastiques dits « biodégradables » peuvent se dissoudre sous l’effet de micro-organismes, de même que ceux « compostables », dont la nature les destine à être dissous à 90 %, mais cette dissolution demeure soumise à « des conditions spécifiques (…) de compostage », précise l’ANSES.
Pour que ce processus de compostage fonctionne correctement, des gestes rigoureux et des conditions précises doivent être respectés, explique au Parisien Christophe Doukhi de Boissoudy, président de l’Association française des compostables biosourcés (AFCB). La température doit être vérifiée et la terre retournée deux fois par semaine, tandis que « les gens se contentent souvent simplement de déposer leurs déchets organiques sur un tas au fond du jardin ».
Bien que les matières de la plupart de ces sacs plastiques « biodégradables » soient « biosourcées », à savoir fabriquées à partir de ressources naturelles, cela ne garantit pas la dissolution totale des sacs en question, une fois portés dans un composteur domestique ou industriel. L’agence publique met donc en garde : « L’emploi des composts peut alors présenter un risque pour l’être humain comme pour l’environnement ». Même dissous en majeure partie au sein d’un compost, « ces matières et leurs produits de dégradation sont susceptibles de contribuer à une pollution de l’environnement et des aliments cultivés par les particuliers, et de présenter ainsi un risque à la fois pour les santés humaine, animale et végétale ».
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Des sacs en plastique « biodégradables » ou « compostables » qui doivent être recyclés auprès de filières appropriées
En clair, si vous recyclez des sacs en plastique « compostables » ou « recyclables » dans votre composteur et que vous vous servez ensuite du compost pour enrichir la terre de votre potager, vos légumes peuvent être pollués. De quelle pollution parle-t-on exactement ? D’une pollution en provenance de « différents constituants des matériaux ou de microplastiques issus de leur dégradation » : « des polymères, des monomères résiduels, des additifs ou des charges inorganiques », détaille dans le communiqué de l’ANSES Stéphane Leconte, coordonnateur de l’expertise.
Pour éviter ces « dangers potentiels aussi bien pour la santé humaine que pour l’environnement », l’ANSES conseille de recycler ce type de sacs auprès de filières appropriées, au même titre que les autres emballages recyclables. L’Association française des compostables biosourcés (AFCB) conseille de jeter les plastiques « biodégradables » ou « compostables » « dans le bac jaune », celui déjà destiné aux plastiques conventionnels. A noter que certaines communes organisent également une collecte des déchets alimentaires de cuisine, afin de les recycler auprès de filières industrielles spécifiques. Il est alors possible pour les particuliers concernés de jeter leurs sacs en plastique « biodégradables » avec les biodéchets.
De son côté, l’ANSES réclame une évolution de la réglementation de manière à « interdire toute allusion, voire incitation » à de mauvais réflexes de recyclage. L’agence publique souhaite ainsi l’instauration d’une « norme unique intégrant une évaluation de la biodégradabilité dans tous les milieux de l’environnement ».
Je viens d’apprendre que le compostage sera obligatoire pour tout le monde même ceux habitant en appartement à partir de 2024 et, sous le coup de la colère je pense qu’il faudrait absolument nommer ceux qui ont inclus ça dans la loi anti-gaspillage. Ils ne doivent pas vivre eux en appartement. Non il faut absolument changer ça tellement c’est ridicule. C’est vraiment le début de la dictature écologiste.
J’ai trouvé ça sur un site : « Pas d’inquiétude si vous vivez en appartement, il est tout à fait possible de composter dans un petit espace ! Notez, qu’un composteur ne sent pas mauvais si vous respectez toutes les règles de compostage. Il existe de nombreux bacs à compost compacts et design qui s’immisceront facilement dans votre appartement. Pensez notamment aux bokashis, des composteurs tendance venus du Japon. Si vous vivez en appartement, il sera plus efficace d’utiliser un lombricomposteur. En effet, les vers présents dans votre bac à compost vont accélérer le compostage de vos déchets alimentaires. Vous avez un balcon ? C’est l’idéal ! Vous pourrez composter facilement vos biodéchets à l’extérieur. Pour les plus réticents, tournez-vous vers les composteurs collectifs de votre ville. »