Mieux comprendre les cancers grâce aux huîtres creuses

Une chercheuse explore une piste étonnante pour mieux comprendre et maîtriser les cancers : les huîtres lui permettent d’en savoir plus sur le développement des cellules malignes.

Rédigé par Maylis Choné, le 20 Mar 2018, à 11 h 40 min
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Comprendre le cancer des êtres humains en étudiant les huîtres creuses, c’est le travail de Charlotte Corporeau, de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).

Quel rapport entre le cancer de l’Homme et l’huître ?

Charlotte Corporeau, chercheuse à Ifremer, travaille depuis quelque temps sur les huîtres creuses. Le but ? Comprendre les cancers qui touchent les humains et plus précisément le développement – souvent irréversible – des cellules cancéreuses responsables de la propagation de la maladie dans l’organisme.

huitres cancer

Élevage d’huitres © 135pixels

Ce développement cellulaire s’appelle l’effet Warburg et, phénomène étonnant, nous le partageons avec les huîtres ! Sauf que les huîtres, elles, contrôlent cet effet dans certaines conditions. Après des recherches en laboratoire, Charlotte Corporeau va vérifier sur le terrain  et plus précisément en rade de Brest, dans quelles conditions de température l’huître active ou désactive l’effet Warburg.

Une expérience pour faire avancer la lutte contre le cancer

Le projet, baptisé MOLLUSC, mené en partenariat entre autres avec l’Inserm et le CNRS, sera financé par la Fondation ARC pour une durée de deux ans. Pendant cette période, « de nouveaux capteurs de température miniaturisés sont en cours de validation à l’Ifremer. Ils sont implantés dans certaines huîtres, permettant une mesure toutes les minutes et toute l’année. C’est la première fois que de tels capteurs autonomes sont adaptés pour le naissain dans son milieu naturel », peut-on lire sur le communiqué de l’Ifremer.

« L’huître, par les protéines qu’elle utilise, présente des similitudes avec les cellules humaines et peut constituer un nouveau « modèle » pour les chercheurs en cancérologie, offrant ainsi des voies inédites de compréhension de certaines réactions métaboliques. » Toutes les données relevées seront ensuite analysées en laboratoires et permettront d’identifier les mécanismes qui permettent à l’huître d’activer son mécanisme anti-Warburg. À terme, les travaux de Charlotte Corporeau pourraient permettre à la recherche sur le cancer de faire un grand pas et de cibler de nouvelles pistes thérapeutiques.

Illustration bannière : Les huitres un espoir pour la recherche contre le cancer- © pixinoo –
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