De plus en plus de produits sans gluten sont proposés à la vente et remportent un large succès auprès des consommateurs. Quel est le problème avec le gluten ? Les scientifiques tentent d’y voir plus clair.
Une vaste étude scientifique pour en savoir plus sur les effets du gluten
En se promenant dans les rayons des grandes surfaces ou des épiceries bio, on ne peut être indifférent face à la multiplication des produits sans gluten. Les Français d’aujourd’hui sont-ils vraiment plus intolérants que leurs parents ? Est-ce une sage précaution, une simple méfiance ou une question de mode ?
Pour y voir plus clair, les scientifiques de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), de l’Inserm, et le CHU de Clermont-Ferrand notamment viennent de lancer une vaste étude « de la plante à l’assiette ». Le but ? Faire le point sur la qualité du gluten pour savoir si oui ou non, il a de réels effets nocifs sur l’organisme.
Allergiques, intolérants ou hypersensibles au gluten ?
Selon les chercheurs, et en particulier Catherine Ravel qui s’est largement penchée sur la question, il existe trois types de pathologies bien différentes : les intolérants, qui ne doivent en aucun cas absorber du gluten (maladie coeliaque) afin d’éviter une destruction de la paroi de l’intestin grêle, anémie, diarrhées, perte de poids, douleurs osseuses et des retards de croissance pour les enfants.
Viennent ensuite les allergiques, moins nombreux, et enfin, les hypersensibles. C’est cette dernière catégorie qui intéresse plus particulièrement les chercheurs. Pourquoi ont-ils choisi de stopper leur consommation de gluten ? Par idéologie, par souci environnemental ou dans une réelle recherche d’un meilleur confort digestif et intestinal ?
Le problème de la surconsommation de gluten
Pour les chercheurs, le travail consistera notamment à faire suivre des régimes avec ou sans gluten aux personnes hypersensibles afin de prouver si oui ou non, des marqueurs peuvent être détectés dans le sang. Quoiqu’il en soit, si la mode est au sans gluten, il y a bien des raisons et parmi elles, la surconsommation du gluten dans notre alimentation contemporaine.
Le gluten présent dans les céréales ne serait donc pas directement remis en cause. Le problème viendrait plutôt du gluten dit « vital », ajouté par l’industrie agroalimentaire dans de nombreuses préparations (pain industriel, plats préparés, pizzas et même charcuterie).
« Le gluten vital est très concentré, donc possiblement plus résistant à la digestion. Si on arrive à montrer qu’effectivement c’est un problème de qualité du gluten et de son ajout, on pourrait peut-être modifier les pratiques » termine Corinne Bouteloup qui participe à l’étude au CHU de Clermont-Ferrand.