L’association de défense des consommateurs dénonce l’inaction du gouvernement qui, à ses yeux, nuit au pouvoir d’achat des Français, à commencer par les plus précaires.
Les afficheurs déportés jamais installés
Il est décrié depuis les premiers jours : le compteur Linky est censé suivre au plus près la consommation d’électricité de chaque foyer. Mais, il pourrait s’immiscer dans la vie privée du fait des informations auxquelles il a accès, altérer le fonctionnement de certains appareils, et aurait aussi des répercussions sur la santé des consommateurs.
Des accusations contestées par Enedis, la filiale d’EDF chargée de les installer. Déjà installé dans 11 millions de foyers, on devrait compter 35 millions de compteurs à l’horizon 2021, l’État ayant imposé de couvrir tout le territoire.
Mais c’est au sujet de l’installation d’afficheurs déportés pour les ménages précaires, exigée par la Loi de Transition énergétique, que l’association UFC-Que Choisir a décidé de saisir le Conseil d’État(1). En effet, la date butoir pour leur mise en place gratuite a expiré depuis près d’un mois. L’association « ne peut manquer de dénoncer et d’agir contre l’inaction coupable de l’État dans la mise en oeuvre de la Loi de Transition Énergétique s’agissant de l’information en temps réel des ménages précaires sur leur consommation électrique, élément déterminant pour une meilleure maîtrise de leur consommation et donc un gain de pouvoir d’achat. »
Une généreuse rémunération d’Enedis
Cette mise en place avait déjà été reportée d’un an, du 1er janvier 2018 au 1er janvier 2019. Mais les arrêtés nécessaires pour couvrir les coûts des fournisseurs le distribuant n’ont toujours pas été publiés par le ministère…
Pour rappel : Couplé à un compteur Linky, le dispositif de l’afficheur déporté doit permettre aux consommateurs d’obtenir en temps réel l’information en euros de leur niveau de consommation électrique chez eux.
L’UFC-Que Choisir a donc saisi le Conseil d’État pour enjoindre l’État d’adopter les textes manquants dans les plus brefs délais. La mise en place de cet afficheur déporté était également réclamé par l’ADEME, le Médiateur national de l’Énergie, ainsi que la Cour des Comptes, qui y voient un outil indispensable pour permettre aux consommateurs de réduire leur consommation, et donc leur facture d’électricité.
Au-delà, l’association a récolté plus de 300.000 signataires à sa pétition « Linky : refusons de payer pour Enedis ». Elle exige que le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, ‘informe (enfin !) sur les suites données aux travaux engagés en juin 2018’ par Nicolas Hulot pour étudier les possibilités d’évolution des modalités de rémunération » d’Enedis pour la pose des compteurs Linky. En effet, un rapport de la Cour des comptes mettait en lumière que le déploiement du nouveau compteur connecté coûterait 5,4 milliards d’euros et jugeait « généreuses » les conditions de rémunération d’Enedis.
Illustration bannière : Compteur linky – © GERARD BOTTINO / Shutterstock
A lire absolument
pourquoi annoncer un article « qui n’existe pas »?????
compteur linky