Pour la première fois, des chercheurs ont étudié la présence de microparticules de plastique à travers un bassin aquatique tout entier. Les concentrations élevées qu’il y ont recensées les poussent à penser que l’estimation actuelle du nombre de ces particules dans les océans doit être revue à la hausse.
La concentration de microparticules de plastique est particulièrement élevée dans les zones urbaines
L’Angleterre pourrait bien être le pays dont les cours d’eau sont les plus pollués par les microparticules de plastique. Selon les dernières mesures, dans la Tame qui coule près de Manchester, leur concentration est deux fois plus élevée que dans le deuxième site le plus pollué au monde : les plages d’Incheon-Kyeonggibeach en Corée du Sud. La quatrième place du podium mondial revient également à un cours d’eau anglais, la rivière Tonge.
Les chercheurs ont constaté que les types de matières plastiques retrouvées variaient grandement selon la zone du prélèvement : dans les zones rurales, des objets en plastique en décomposition ont surtout été recensés tandis que dans les zones urbaines, ils ont trouvé des concentrations particulièrement élevées de microsbilles de plastique, utilisés dans les produits cosmétiques jusqu’à leur interdiction en janvier 2018.
L’Angleterre, un contributeur majeur de pollution au plastique
Ces prélèvements prouvent que les microparticules de plastique sont trop petites (leur épaisseur est équivalente à celle d’un cheveu humain) et passent aisément à travers les filtres des stations d’épuration. Elles intègrent ainsi les cours d’eau, sont ingérées par la faune aquatique qui les prend pour de la nourriture et peuvent potentiellement même se retrouver dans l’eau du robinet et être ainsi ingérées par les humains.
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D’après les chercheurs, 40 milliards de microparticules de plastique auraient quitté le bassin fluvial de la région de Manchester à la suite des inondations de 2015-2016 et se seraient retrouvées soit sur les terres bordant les cours d’eau, soit dans la mer. Selon leurs estimations, 0,5 % de l’ensemble des 4,85 trillions de microparticules de plastique présentes dans les océans, proviendraient des cours d’eau anglais.
À quand des études similaires en France ? En attendant, participons à la lutte contre les plastiques dans les cosmétiques avec l’Association Slow-Cosmétique…
Illustration bannière : Pollution plastique dans la rivière – © Imfoto
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