Hygiène, produits interdits… Voici tout ce qu’il faut savoir sur la vente en vrac 

Quel contenant utiliser quand on achète en vrac ? Comment doit-on se servir ? Quels sont les produits que l’on ne peut pas acheter en vrac ou qui sont sensibles ? Voici les recommandations de l’Anses.

Rédigé par Audrey Lallement, le 4 Dec 2021, à 9 h 10 min
Hygiène, produits interdits… Voici tout ce qu’il faut savoir sur la vente en vrac 
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Ces dernières années, la vente en vrac s’est développée de manière très rapide avec l’ouverture de nombreux points de vente. Si elle présente l’avantage d’être écolo, elle nécessite un minimum de précautions notamment en termes d’hygiène. Distributeurs et consommateurs doivent donc faire attention à certains points qui ont été détaillés par l’Anses.

Des dispositions adaptées pour la vente en vrac

En quelques années, la vente en vrac a explosé et de nombreux points de vente ont ouvert en France. En 2019, ce marché avait augmenté de 41 % en un an. Oléagineux, fruits secs, légumineuses, graines, céréales… Presque tout peut s’acheter en vrac. Tout ? Pas tout à fait. À l’heure où la vente en vrac prend de l’ampleur, encouragée par la demande sociétale et par le législateur dans le cadre de la loi AGEC (loi du 22 août 2021 portant sur la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire), l’Anses a été saisie par la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) sur les produits ne pouvant relever de cette pratique pour des raisons de santé publique.

Faites-vous vos achats en vrac ?

« Pour continuer à protéger efficacement la santé des consommateurs, la vente en vrac requiert la mise en place de dispositions adaptées par les distributeurs », explique l’Anses. Concrètement cela signifie que les consommateurs doivent pouvoir disposer d’informations importantes mais qui ne sont pas indiquées pour les achats en vrac (durée de conservation, mode d’emploi, identification des lots…). L’Anses rappelle que ces informations peuvent, si elles ne sont pas indiquées, conduire à des pratiques porteuses de risques et que les distributeurs sont « responsables des conditions de sécurité sanitaire des produits qu’ils vendent ».

Quelle hygiène ?

conditions hygiène vrac

Les conditions d’hygiène dépendent aussi de l’acheteur – © maramorosz

La vente en vrac nécessite une hygiène adaptée. Celle-ci doit être appliquée par le vendeur et l’acheteur. Concernant le distributeur, il doit s’assurer que les conditions de conservation sont bonnes et que le matériel est propre. Pour éviter le risque d’exposition aux allergènes, il doit proposer plusieurs pelles. Ainsi, les clients n’utiliseront pas celle des cacahouètes pour se servir des noix de cajou.

Du côté des consommateurs, les contenants qu’ils apportent pour y déposer leurs achats en vrac doivent être parfaitement propre. C’est une condition sine qua non pour éviter le développement de micro-organismes. De plus, la matière du contenant doit être adaptée au produit acheté (par exemple apte au contact alimentaire pour pouvoir contenir des aliments). L’Anses alerte aussi sur certains produits, pour lesquels « l’hygiène et l’aptitude du contenant, bien que visuellement contrôlées, ne garantiront pas la sécurité du consommateur lors de l’achat ».

Informer et accompagner les consommateurs

conditions hygiène vrac

Tous les produits ne peuvent pas être vendus en vrac – © Svetlana Glazkova

L’Anses insiste donc sur le rôle des distributeurs qui doivent s’assurer qu’ils vendent des articles en vrac dans de bonnes conditions d’hygiène. Elle souligne leur rôle de pédagogue et la nécessité de renforcer la communication « pour informer et accompagner les consommateurs dans la mise en oeuvre des bonnes pratiques associées à la vente en vrac ». Elle fait le distinguo entre la vente assistée qui « est la vente d’un produit pour lequel les étapes de prélèvement et de conditionnement sont effectuées par un opérateur du point de vente » et la vente accompagnée qui « est la vente d’un produit pour lequel les étapes de prélèvement et/ou de conditionnement sont effectuées par le consommateur au moyen d’un dispositif adapté et sous la surveillance d’un opérateur du point de vente ».

Selon le code de la consommation, « tout produit de consommation courante peut être vendu en vrac, sauf exceptions dûment justifiées par des raisons de santé publique ». L’Anses a analysé le projet de liste de produits à exclure de la vente en vrac préparé par la DGCCRF pour l’article L. 120-1. Elle propose d’y ajouter d’autres produits particulièrement sensibles : les lessives et les détergeants qui contiennent des substances chimiques dangereuses ainsi que les couches et les protections intimes qui ne peuvent pas être lavées avant usage. Quant à certains produits comme la viande, le poisson, la charcuterie et produits laitiers qui sont des denrées très périssables, et les aliments pour animaux, qui sont susceptibles de contenir des micro-organismes pathogènes, l’Anses propose que leur vente soit assistée ou accompagnée. Cette liste pourra être révisée régulièrement « afin de tenir compte des innovations technologiques possibles ou des retours d’expériences tirés de la mise en oeuvre de la vente en vrac ».

Illustration bannière : Conditions particulières et hygiène pour la vente en vrac – © Iryna Inshyna
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