Les soldes d’été viennent peut-être de débuter, mais les Français n’ont guère la tête, ni le portefeuille, aux emplettes, estime la dernière étude de l’Observatoire Société et Consommation.
Un climat d’inquiétude
Les Français ont-ils encore le désir de consommer ? Au lendemain d’un confinement qui a bouleversé bien des habitudes, rien n’est moins sûr, si l’on en croit les résultats du dernier Observatoire Société et Consommation, tout juste publié. Ont-ils la tête aux soldes ? Pas vraiment non plus : si un Français sur deux déclare compter en profiter pour faire des emplettes, seuls 14 % sont vraiment certains de faire les soldes. À tel point que c’est le modèle même des soldes qui semble remis en cause, entre ventes privées, promotions permanentes et boom de la vente en ligne. D’autant plus que leur date, trois semaines plus tard que d’ordinaire mais bien trop tôt du point de vue de commerçants n’ayant rien pu vendre durant le confinement, fait aussi débat.
Il faut dire que la crainte du retour du coronavirus est toujours présente, les masques étant bientôt obligatoires dans les lieux clos recevant du public. L’insouciance d’une certaine consommation débridée n’est plus au rendez-vous. « L’arrêt généralisé du travail, malgré l’extension du chômage partiel, a réduit les revenus de nombreux salariés qui ont dû faire face aussi à des dépenses non prévues pour l’achat de dispositifs de protection sanitaire (masques, gants, gel, etc.), » détaille l’Observatoire. À cela s’ajoutent « le climat d’inquiétude – déclenché par la crise sanitaire -, le nombre élevé de décès et les difficultés des hôpitaux, ont généré des peurs, voire des angoisses. Tous ces facteurs ont débouché sur une baisse de la consommation globale. »
Une vraie baisse des revenus
Grande gagnante de ces temps de pandémie, aux côtés de la grande distribution : la vente en ligne. « En ce qui concerne les habitudes d’achat, on peut dire que la crise a surtout été un formidable accélérateur de tendances, constate l’Observatoire Société et Consommation. La tendance la plus significative a été une forte croissance des ventes en ligne qui, dans l’alimentaire, ont atteint une part de marché de presque 10 % (contre environ 6 % en temps normal). Lee bilan de l’ e-commerce non-alimentaire est en revanche plus contrasté. Si les produits techniques, de sport, bricolage et d’hygiène-beauté ont connu de fortes hausses de vente, les ventes d’habillement ont stagné et celles du mobilier et de la décoration ont même reculé. »
Vers le port du masque obligatoire dès le 1er août ?
Enfin, au-delà de s’être d’une certaine façon rendu compte, durant le confinement, que consommer plus ne rendait pas plus heureux, plus d’un tiers des Français ont aussi perdu en revenus. Sans compter ceux qui craignent de perdre leur emploi dans les mois à venir… « Avec la baisse des revenus, la recherche des bas prix va aussi revenir en force, poussée par la perception de la part des consommateurs d’une inflation des prix, estime l’Observatoire Société et Consommation. Bien que globalement erronée, celle-ci s’explique par la hausse des prix des fruits et légumes, la diminution des promotions et l’achat forcé de produits plus chers pour en remplacer d’autres moins onéreux mais en rupture de stock. »
Illustration bannière : Le confinement a changé la manière de consommer des Français – © Iryna Inshyna
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