Le souhait de voir l’instauration d’un congé menstruel est particulièrement fort (92 %) parmi les femmes ayant fait l’objet de moqueries ou de remarques au sujet de leurs règles de la part de leurs collègues.
Les règles douloureuses, un phénomène très répandu
Le congé menstruel est déjà une réalité en Espagne. En France, les femmes qui souffrent de règles douloureuses ou invalidantes ont droit à trois jours de congés tous les mois, sur prescription médicale. Les indemnités de ces congés sont prises en charge par la Sécurité sociale. En France, les protections périodiques sont gratuites dans les facs et les résidences étudiantes certes, mais un éventuel congé menstruel inscrit dans le Code du travail se fait toujours attendre.
Et pourtant, beaucoup de femmes le réclame. Selon un sondage IFOP pour Eve and Co, 53 % des salariées françaises interrogées ont des règles douloureuses, 16 % même « très douloureuses ». Le phénomène touche particulièrement les jeunes : 63 % des 18-34 ans déclarent être dans ce cas contre 47 % chez les 35-49 ans et 31 % chez les plus de 50 ans. Pas facile de travailler lorsqu’on a ses règles : en effet, 35 % des salariées déclarent que leurs douleurs menstruelles impactent négativement leur travail.
Les douleurs menstruelles sont souvent minimisées – © Andriiii
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7 femmes sur 10 estiment que le congé menstruel serait un frein à leur embauche
C’est compte tenu de tout cela que 66 % des salariées sont favorables au congé menstruel en entreprise. De plus, si un tel congé était mis en place, 64 % des femmes ont déclaré qu’elles pourraient y avoir recours. Mais toutes n’y sont pas favorables bien sûr. Parmi les femmes qui ne souhaitent pas d’un tel congé dans leur entreprise, 45 % ont peur de passer pour des feignantes, 39 % ont peur d’être soupçonnées de faire semblant ou simuler leurs douleurs, 37 % ont peur que cela leur ferme les portes d’une promotion ou d’une augmentation, et 39 % ont peur du regard des autres.
Les femmes sont par ailleurs conscientes à 71 % que la prise du congé menstruel constituerait un frein à leur embauche, 70 % un frein aux promotions et 66 % une source de moqueries désobligeantes envers elles. Toujours est-il que 66 % des femmes jugent qu’une entreprise qui proposerait un congé menstruel serait plus attrayante en tant qu’employeur.
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