Depuis la nuit des temps, l’homme a découvert, à ses risques et périls, les qualités de certaines plantes et les dangers de certaines autres. Mais connaissez-vous les plus dangereuses ?
La belladone des belles dames
Paradoxe s’il en est : le poison est aussi une question de dosage… si certaines plantes toxiques peuvent servir à soigner en faible quantité, elles peuvent vous tuer à haute dose. Aconit, Belladone, Ciguë, Digitale, Jusquiame… Les plus connues des plantes toxiques peuvent aussi avoir des facettes positives.
La belladone est une plante buissonnante qui peut atteindre une hauteur de 1,5 à 2 mètres. Elle possède des tiges robustes, dressées et ramifiées, ainsi que des feuilles ovales à lancéolées, disposées de manière alternée le long des tiges. Les feuilles sont d’un vert foncé brillant sur le dessus et plus pâles en dessous.
Les fleurs de la belladone sont campanulées, de couleur pourpre foncé à presque noire, et ont une forme caractéristique en cloche. Elles sont regroupées en grappes axillaires pendantes. La floraison se produit généralement au milieu de l’été.
Ainsi, jadis, pendant la Renaissance, la belladone était utilisée en gouttes par les élégantes afin de dilater leurs pupilles et agrandir leur regard pour mieux séduire. D’où son surnom de Belle dame…
Il s’agit pourtant d’une plante toxique, dont les baies noires contiennent de l’atropine. Son ingestion peut entraîner des hallucinations, une augmentation du rythme cardiaque, voire des nausées, des vomissements, jusqu’à des convulsions entraînant la mort.
Les célèbres digitales et ciguë
La digitale est sans doute le meilleur exemple qui soit de plante toxique. Avec ses fleurs en forme de doigts qui lui ont donné son nom, elle est dangereuses en tous points. La toucher engendre des éruptions cutanées, tandis que la digitaline que l’on en extrait agit sur l’activité du coeur.
La ciguë fait elle aussi partie des poisons naturels les plus connus. Qui n’a pas entendu parler du philosophe grec Socrate contraint de se suicider en buvant de la ciguë ? La grande ciguë et la ciguë vireuse sont les plus dangereuses, qu’il s’agisse de leurs racines, de leur tige ou de leurs feuilles contenant un puissant alcaloïde puissant, la conicine. Si la petite ciguë, surnommé « faux persil » du fait de son apparence peut provoquer des troubles digestifs, elle n’est pas mortelle pour autant.
Aconit et colchique, hautement toxiques
L’aconit se présente sous la forme d’une plante herbacée robuste, atteignant généralement une hauteur de 1 à 2 mètres, bien que certaines espèces puissent être plus petites. Elle possède des tiges dressées, creuses et ramifiées, souvent recouvertes de poils fins. Les fleurs de l’aconit sont remarquables pour leur beauté et leur couleur vive. Elles sont en forme de casque ou de capuchon, et peuvent être bleues, violettes, blanches ou jaunes, selon l’espèce. Elles s’épanouissent généralement en grappes denses au sommet des tiges.
L’aconit est quant à elle surnommée « herbe aux loups », car jadis utilisée pour les tuer. En effet, elle contient des alcaloïdes. Ses feuilles et ses racines sont tout particulièrement mortelles. Il suffit d’ingérer quelques grammes de ses racines pour tuer rapidement une personne adulte, entre vomissement, syncope et arrêt cardiaque…
L’aconit pousse généralement dans les prairies humides, les lisières des forêts et les pentes montagneuses. Il préfère les sols riches en humus et bien drainés. Bien que certaines espèces puissent être cultivées à des fins ornementales, leur potentiel toxique les rend peu recommandées dans les jardins où des enfants ou des animaux peuvent y avoir accès.
Le colchique de la chanson est une plante caractérisée par ses grandes fleurs solitaires et ses feuilles basales. Les fleurs ressemblent à de délicates cloches ou à des coupes, avec six tépales (segments semblables à des pétales) généralement de couleur rose à violet, bien que certaines variétés puissent être blanches. Les feuilles basales sont longues, étroites et en forme de lance.
Il pousse souvent dans les prairies humides, les prés et les bois clairs. Les fleurs de colchique apparaissent généralement à la fin de l’été ou au début de l’automne, d’où son nom spécifique « Colchicum autumnale ». Elles émergent du sol sans feuillage préalable et sont souvent associées aux premières pluies de l’automne.
Le colchique est en soi connu pour ses propriétés abortives. Mais en ingérer était tout sauf sans risque : la colchicine qu’elle contient, à commencer par son bulbe particulièrement toxique, provoque elle aussi nausées, vomissements, douleurs abdominales, voire arrêt cardio-respiratoire.
Enfin la jusquiame, également connue sous le nom scientifique Hyoscyamus niger, est une plante herbacée de la famille des Solanacées. C’est une plante herbacée annuelle ou bisannuelle qui pousse jusqu’à une hauteur d’environ 30 à 100 centimètres. Elle possède une tige dressée et ramifiée, souvent teintée de violet ou de pourpre. Les feuilles de la jusquiame sont alternes, lobées et dentelées, avec une texture rugueuse et des veines bien marquées.
Les fleurs de la jusquiame sont caractéristiques par leur forme en entonnoir et leur couleur jaune pâle à brunâtre. Elles sont disposées en grappes terminales le long des tiges. La floraison se produit généralement du printemps à l’été.
La jusquiame est une plante hautement toxique en raison de la présence de plusieurs alcaloïdes, notamment l’hyoscyamine et la scopolamine. Toutes les parties de la plante sont toxiques, en particulier les feuilles et les graines. L’ingestion même de petites quantités peut provoquer des symptômes graves, voire mortels, tels que des troubles gastro-intestinaux, des hallucinations, des convulsions et des problèmes respiratoires.
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