Si les insectes sont capables d’exprimer des émotions, cela signifie-t-il qu’ils ont des sentiments ? La question mérite d’être posée surtout si on s’apprête à écraser un moustique qui bourdonne autour de nos oreilles.
Que ressentent les insectes ?
La question de la maltraitance animale touche peu les insectes. En général, on s’inquiète pour les vaches, les porcs, les poulets ou encore les chimpanzés. Mais les papillons, les cafards et les mouches ? À de rares exceptions près, comme le journaliste Aymeric Caron qui a fait parler de lui avec un buzz sur les mamans moustiques, personne ne s’y intéresse. Et pour cause, on imagine mal les insectes avoir des émotions ou des sentiments.
Hormis la coccinelle dont on associe, à tort, le nombre de points présents sur son dos à l’amour, l’amitié et aux sentiments en général, les insectes semblent ne rien ressentir. Une apparence trompeuse. D’ailleurs, en 1872, Charles Darwin a écrit, dans L’Expression des émotions chez l’homme et les animaux : « Il n’est pas jusqu’aux insectes qui n’expriment la colère, la terreur, la jalousie et l’amour par leur bourdonnement ».
Plus récemment, des scientifiques ont découvert que les abeilles pouvaient ressentir des émotions positives. En effet, à l’université Queen Mary de Londres, l’équipe du docteur Perry a découvert que donner du sucre aux abeilles avait une influence sur leur cerveau. Si on ne peut pas affirmer que cette récompense rend les abeilles heureuses, les chercheurs ont tout de même constaté qu’elle déclenchait une sorte de motivation qui les rend plus rapides.
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Distinguer émotions et sentiments
Pour comprendre si les insectes ont des sentiments, il faut faire la distinction avec les émotions. « La première catégorie représente des états conscients privés n’étant pas observables, et donc inaccessibles à la science. Les émotions, quant à elles, sont des états physiologiques se reflétant dans le comportement », explique Slate.
Il est aussi nécessaire de distinguer les différentes émotions. Ainsi, des chercheurs de l’université de Pasadena aux États-Unis ont découvert que les mouches pouvaient ressentir des émotions primitives. Celles-ci peuvent être activées, par exemple, lorsque les drosophiles sont soumises à un stimulus effrayant ou à une diète de plusieurs jours.
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On pourra donc difficilement dire qu’un moustique est rancunier ou qu’un cafard est romantique. En revanche, on sait, par exemple, quand une abeille a peur. En effet, lorsqu’elle se sent menacée, elle pique. Ainsi, les insectes ont une forme de sensibilité.
Le titanesque nombre de fourmis sur terre !
C’est une question que vous vous êtes peut-être déjà posée : combien y a-t-il de fourmis sur la planète ? La réponse…
Différents degrés de sensibilité et de conscience
Il existe différents degrés de sensibilité. Ceux-ci varient en fonction du niveau de conscience : être conscient, avoir conscience de soi et réfléchir à cette conscience. Évidemment, concernant les insectes, seul Jiminy, le criquet de Pinocchio est capable d’atteindre le niveau supérieur de conscience ! En revanche, il ne fait aucun doute que, d’une manière générale, les insectes sont conscients.
Slate explique en effet que « selon les recherches du neuroscientifique Björn Merker, les formes les plus fondamentales de la conscience ne seraient pas situées dans le cortex (que les insectes ne possèdent pas), mais bien dans les structures sous-corticales (qu’ils possèdent). Ainsi, un scarabée qui se promène sur votre terrasse a conscience de l’endroit où il se trouve par rapport à son environnement, et ressent probablement la chaleur du soleil sur sa carapace ».
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Par conséquent, on ne peut pas dire que les insectes ne ressentent rien du tout. C’est juste que ce que l’on ressent en tant qu’être humain ne se situe pas au même niveau que ce que l’on ressent en tant qu’insecte. Tout est, finalement, question de hiérarchie. Les sentiments seraient un niveau supérieur. Niveau que les insectes n’atteignent pas, d’après ce que la science sait aujourd’hui de ces petites bêtes. Si donc les insectes ont des sentiments, cela aurait d’énormes implications sur la façon dont nous pensons à ces créatures, particulièrement la façon dont nous essayons de les contrôler en tant que parasites.
