Présenté le 10 février 2021 en Conseil des Ministres, le projet de loi Climat est la résultante des travaux de la Convention Citoyenne sur le Climat dont Emmanuel Macron avait promis de reprendre la grande majorité des mesures. Parmi elles, la généralisation de la consigne du verre, qui ferait son grand retour. Mais pour l’industrie des spiritueux, c’est à minima un casse-tête, voire une mesure contre-productive.
Des centaines de bouteilles différentes qui compliquent la mesure
Vous l’aurez remarqué : contrairement aux bouteilles d’eau ou à celles de vin, plutôt standardisées à quelques exceptions près, les bouteilles de spiritueux viennent en formes et couleurs très différentes. Quasiment chaque alcool fort a sa bouteille dédiée… ce qui, pour l’industrie, serait un véritable problème dans l’éventualité d’un retour de la consigne du verre en 2025, comme le veut la loi Climat ainsi que les recommandations de la Convention Citoyenne sur le Climat.
Pour la Fédération française des spiritueux (FFS), non seulement « la filière n’est pas à même d’engager les investissements nécessaires » pour nettoyer et réutiliser les bouteilles, mais en plus cela conduira, en réalité, à plus polluer. Pour une raison simple : les bouteilles devraient retourner à leur lieu d’origine puisque de nombreux alcools disposent d’une Indication Géographique Protégée (IGP) qui oblige les producteurs à fabriquer et mettre en bouteille dans une zone très restreinte. Ainsi, la bouteille d’un alcool IGP produit en Bretagne et vendu à Nice devrait traverser à nouveau la France pour être réutilisée… en Bretagne.
Standardiser les bouteilles c’est « non »
Les producteurs s’inquiètent donc du coût de cette mesure, de l’effet néfaste sur l’environnement (des voyages de bouteilles vides) et… de la possibilité que la solution la plus simple soit finalement adoptée : celle d’une mise en place d’une bouteille standard que tous les producteurs pourraient réutiliser indépendamment du lieu d’utilisation initial. Au journal Les Echos, Cécile Rognoni, directrice des Affaires Publiques de Pernord Ricard, estime que cette éventualité reviendrait à « une expropriation, une atteinte au droit en matière de propriété intellectuelle ».
Autre solution mise en avant par la FFS, qui prend en exemple d’autres pays européens ayant réinstauré la consigne du verre obligatoire : l’exemption pure et simple de ce secteur, réservant ainsi la consigne obligatoire à des industriels qui peuvent s’échanger flacons et bouteilles.
Illustration bannière : Généraliser la consigne pour les bouteilles d’alcool d’ici à 2025 © Simon Mayer
A lire absolument
Chiffres de 2009…….ou 2019??
Si c’est 2009, on peut s’interroger sur l’intérêt de cette source 11 ans plus tard!