L’affaire avait fait grand bruit à l’époque, lors de la découverte de lasagnes cuisinées à la viande de cheval en lieu et place de viande de boeuf. Les associations de consommateurs étaient montées au créneau, de même que les agriculteurs français qui, depuis longtemps, stigmatisent la transformation de produits venant de l’étranger au détriment des leurs. Pour eux, un étiquetage précis des plats cuisinés et des produits transformés constituerait un soutien à leurs exploitations et un encouragement à la promotion et l’achat de produits 100 % français.
Une demande de transparence de la part des consommateurs
Jusqu’à présent, seul l’étiquetage de l’origine des produits bruts (lait, vin, huile…) est autorisé en Europe. Mais le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a obtenu en mars un feu vert de la Commission européenne, pour pouvoir tester à titre expérimental ce mode d’étiquetage en France à partir du 1er janvier et pendant deux ans, jusqu’au 31 décembre 2018. Une première en Europe. C’est ainsi qu’un décret publié le 21 août au Journal officiel rend obligatoire l’indication de l’origine du lait, ainsi que des viandes, lorsqu’utilisés en tant qu’ingrédients dans les denrées alimentaires préemballées.
Instauration de seuils rendant l’étiquetage obligatoire
Ne manquait plus que l’indication des quantités prises en compte pour rendre obligatoire l’étiquetage de l’origine des viandes. Ils viennent d’être fixés. Ainsi, seuls les produits transformés avec 100 % de viande française ou 100 % de lait français pourront porter l’étiquette « Produit d’origine française ». En revanche, l’étiquetage de l’origine des viandes dans les produits transformés sera obligatoire, dès lors qu’ils contiendront plus de 8 % de viande et 50 % de lait d’origine étrangère. Pour la viande, l’étiquetage devra préciser l’origine du produit (pays de naissance, d’élevage et d’abattage des animaux) et pour le lait, il indiquera le pays de collecte, de conditionnement et de transformation. En dessous des seuils fixés par le ministère, la mention de l’origine ne sera pas obligatoire, mais les produits ne pourront pas pour autant revendiquer la mention « Produit d’origine française ».
Les professionnels et les associations de consommateurs militaient pour des seuils plus bas encore. Ils regrettent que ce seuil exclut de nombreux produits de consommation courante et soulignent le fait que de nombreux plats préparés contiennent moins de 8 % de viande. Ils craignent que pour certains industriels, la tentation soit grande d’adapter leurs recettes afin d’échapper à cette obligation d’étiquetage.
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C’est probablement un bon début, mais quand on voit les multiples conditions pour que les fabricants affichent réellement la provenance des produits utilisés, on se doute que ces requins de l’alimentaire vont contourner le système pour mettre le moins possible d’informations sur les étiquettes, afin encore une fois de plus tromper le consommateur, avec ces gens la la transparence ce n’est pour aujourd’hui ni pour demain.