Quelle énergie consomme exactement la machine à laver le linge ? Que se passe-t-il pendant un cycle ? À quoi sert l’énergie consommée ? Quel est le programme le plus économique ? Plongeons au coeur du cycle d’un lave-linge avec un enregistrement détaillé de la consommation.
Test grandeur nature sur la consommation d’un cycle de lave-linge
Mesures menées sur un lave-linge AEG L60460TL1 top (chargement par le haut) 6 kg classe A+ datant de 2014. Ce lave-linge propose plusieurs programmes.
L’observation réalisée porte sur le programme « 40°C blanc/couleurs avec essorage à 1400 t/mn », celui utilisé le plus régulièrement.
Les indications du constructeur
Pour ce programme, le bandeau du lave-linge annonce une durée de 2h16 (136min), qu’il est possible de réduire selon 2 niveaux (linge peu sale et très peu sale) avec une touche spéciale. La puissance totale de l’appareil est de 2200 W.
Dans la notice constructeur, la consommation annoncée pour le cycle d’une charge totale de 6 kg, est de 700 Wh électriques et 45 litres d’eau. Ces valeurs peuvent varier en fonction de la quantité de linge et de la température de l’eau froide.
Consommation réelle du cycle
Voici l’observation de la puissance électrique moyenne relevée chaque minute.
La courbe bleue du 2 mars correspond au même programme que la courbe rouge, mais avec l’option réduction de temps de 10 min. La courbe a été amputée des 10 min gagnées et recalée sur la fin du cycle pour permettre la comparaison des profils.
La courbe en pointillé correspond à la mesure de l’énergie réactive représentative du fonctionnement des moteurs. Le lave-linge en comporte deux. Celui qui entraine la rotation du tambour et la pompe de vidange.
C’est quoi l’énergie réactive ?
L’énergie dite « active » est celle qui vous est facturée en kWh. L’énergie réactive (qui s’exprime en kvarh), ne sert pas directement au fonctionnement des appareils courants. Elle est utilisée, entre autres, par les circuits magnétiques des moteurs, des bobines ou des transformateurs.
Une consommation d’énergie réactive importante peut donner lieu à des facturations ou pénalités car elle a un impact réel sur le dimensionnement des réseaux, le vieillissement des équipements et les émissions de CO2.
Le cycle global
- La durée du cycle est de 1h48 (108 min) au lieu de 136 min, soit très sensiblement moins que la valeur annoncée.
- Idem pour la consommation globale du cycle de 432 Wh au lieu de 700 Wh. Hypothèse : charge moindre, donc moins d’eau et donc d’énergie pour la mouvoir et la chauffer. Le linge n’a hélas pas été pesé avant lavage !
- La touche réduction de temps permet bien de gagner 10 min environ.
- Par contre la puissance maximale atteinte est d’environ 2000 W, qui est proche de la puissance globale annoncée de 2200 W.
Analyse détaillée du cycle du lave-linge
On peut observer sur le graphique les phases du cycle de lavage du linge :
- Remplissage de la machine (quelques minutes), suivie d’une phase de 20 min environ de « barbotage à froid » avec la lessive. Le moteur tourne par courtes séquences puis s’arrête pour bien mélanger la lessive et imprégner le linge de façon homogène.
- Chauffage de l’eau à la puissance maximale, le barbotage se poursuit pendant toute la durée de chauffe pour homogénéiser la température. Suit une séquence de « barbotage à chaud » avec la lessive d’environ 20 min, réduite à 10 min avec l’option réduction de temps.
- Vidange puis remplissage avec de l’eau froide de rinçage et barbotage.
- Deuxième séquence très similaire. On peut en déduire que le cycle inclut 2 rinçages à l’eau froide.
- Dernière vidange et essorage. Le moteur tourne en continu à grande vitesse en même temps que la pompe de vidange, d’où une puissance plus importante de la motorisation en fin de cycle.
Effet de la touche gain de temps
Comme son nom l’indique, elle permet de gagner du temps ! L’influence sur la consommation est minime : 428 Wh au lieu de 432 Wh. Cela confirme le bon sens ancestral : quand le linge est très sale, rien de tel que le trempage pour venir à bout des taches !
Quelles sont les conclusions de cette observation ?
Très clairement et sans surprise comme dans le cas du cycle d’un lave-vaisselle, la phase la plus consommatrice est celle de chauffage de l’eau. Elle dure à peu près 10 min pour amener environ 12 à 15 l d’eau à 40°C et représente sur cet exemple environ 60 % de la consommation du cycle. Ce sera beaucoup plus en proportion pour des cycles à 60 ou 90°C.
Répéter cette observation avec l’ensemble des programmes permet d’avoir une idée du fonctionnement de chaque cycle et du profil de consommation associé (nombre de lavages/rinçages, coût du chauffage de l’eau).
Il est déconseillé de brancher un lave-linge ordinaire sur l’eau chaude, trop chaude pour les cycles à 30 ou 40°C et qui risquerait d’endommager les textiles fragiles.
Certains (rares) lave-linges permettent une double alimentation eau-chaude et eau-froide en gérant le mitigeur. Option intéressante dans le cas d’une production d’eau chaude solaire abondante en été. Mais le surcoût de l’option est à mettre en regard avec l’économie espérée.
Par contre, dans le cas d’une installation photovoltaïque en autoconsommation, lancer la lessive en milieu de journée est une bonne idée. Avec en plus, si l’on dispose de l’espace adéquat, la possibilité de la faire sécher au soleil. Le sèche-linge est en effet un gourmand en énergie.
Pourquoi on irait pas plonger sur cette gigantesque perte d’énergie que tous les millions de véhicules jettent par les fenêtres, alors qu’on pourrait en récolter une énorme partie pour en faire de l’énergie électrique simplement en utilisant la conjugaison des deux forces gravité/cinétique avec un système très simple de mon invention ????
Parce que votre « système très simple de mon invention » ne respecte pas les lois de la thermodynamique, et on a pas encore réussi à l’éliminer ou à vivre sans, ya pas le choix faut faire avec.
Quelque soit votre invention, il aurait donc fallu plus d’essence pour faire avancer le véhicule.
Enfin, vous croyez pas qu’un ingénieur aurait déjà pensé à une solution de votre genre bien avant vous ?
Mais si vous en avez une, essayez-la ou brevetez-la et croyez-moi vous deviendrez l’homme le plus riche du monde !