Si certaines viandes, notamment le poulet, gagnent en popularité, d’autres comme la dinde et le canard voient leur consommation s’effriter. Par ailleurs, la hausse des prix et les préoccupations sanitaires, telles que la grippe aviaire, influencent également ces tendances.
Une consommation globale en hausse, soutenue par des facteurs démographiques
En 2022, la consommation totale de viande enregistre une croissance de 0,8 %, presque identique à celle de 2021 (+0,7 %), annonce l’Agreste, le service des statistiques du ministère de l’Agriculture. Une part de cette hausse, environ un tiers, s’explique par la croissance démographique. Néanmoins, les deux tiers restants résultent de l’augmentation de la consommation moyenne par habitant, qui atteint 85,2 kg équivalent-carcasse (kgec) en 2022, contre 84,9 kgec en 2021. Cette consommation moyenne demeure toutefois en dessous de la moyenne enregistrée entre 2015 et 2019. Par ailleurs, cette hausse générale est accompagnée d’une forte croissance des importations de viande, à hauteur de 11,7 %.
Ce bilan de l’Agreste nous apprend aussi que les achats pour la consommation à domicile sont en recul. Pour les viandes de boucherie, on observe une baisse de 4,2 % des quantités achetées par rapport à 2021, toutes catégories confondues (viande fraîche hors élaborés, élaborés et viandes congelées). Cette baisse s’accentue avec l’augmentation des prix. Les produits élaborés de viande de boucherie connaissent également un reflux en 2022 (-3,9 %). Pour les viandes et élaborés de volailles consommés à domicile, la baisse atteint 6,0 % dans un contexte d’augmentation des prix de 7,5 %. Mais, le chiffre global de la consommation de viande étant en hausse, il est clair que les Français se rattrapent dans les restaurants et cantines.
La consommation de dinde et de canard baisse
Des disparités notables entre les différentes catégories de viandes s’observent également. Alors que la consommation de viandes de boucherie (comme le porc et le mouton) augmente de 1,4 % par rapport à 2021, celle de volailles connaît des évolutions contrastées. Les viandes porcines (+1,6 %) et ovines (+2,4 %) jouent un rôle majeur dans la hausse globale. Seule la viande de cheval voit sa consommation diminuer.
Du côté des volailles, si la consommation de poulet et de poule de réforme progresse de 4,7 %, celle de dinde et de canard chute respectivement de 11,6 % et 26,9 %. Cette dernière est fortement impactée par la grippe aviaire sans précédent qui a frappé les élevages début 2022. Sur dix ans, la consommation de volaille, portée par celle du poulet, a crû de 1,9 % par an en moyenne.
En conclusion, même si la consommation globale de viande en France reste stable avec une légère hausse, les comportements d’achat et les préférences évoluent considérablement en fonction des catégories de viandes et des facteurs externes comme les prix et les crises sanitaires.
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